Or, si les Personnages ont entendu la conversation entre Denis et le Grand Corbeau, a peine sont t’ils installés dans leurs carrioles respectives, que deux hommes s’y introduisent. Ceux-ci tentent alors de les assassiner. Mais, lorsqu’ils se rendent compte que les Personnages réagissent promptement, se défendent et repoussent leurs assauts, ils s’enfuient aussitôt. Avant que cela n’arrive, les Personnages peuvent alors essayer de les neutraliser et de les capturer. S’ils réussissent, ils disent alors se nommer Michaud et Daniel. Et, après quelques minutes a essayer de résister aux Personnages, les deux hommes avouent qu’ils sont au service du Grand Corbeau. Celui-ci a ordonner de faire disparaître les Personnages, avouent t’ils. Ils ont aussi pour mission de surveiller les moindres faits et gestes du comte de Lamoricière, et de les lui rapporter. Aucun autre incident ne vient troubler le repos des Personnages, après qu’ils aient remis les deux hommes aux mains de Serviteur du comte qui passent à proximité de leurs chariots a ce moment là . A la tombée de la nuit suivante, lorsqu’ils sortent de leur sommeil et qu’ils mettent le nez hors de leurs habitacles, la première chose dont les Personnages se rendent compte, c’est que l’armée du comte de Lamoricière est toujours en mouvement. Les régiments de soldats entourant leurs chariots progressent le long de la route traversant la forêt. Ils peuvent également discerner la silhouette d’un corbeau solitaire sur la branche de l’un des arbres bordant le sentier. Ce dernier a régulièrement les yeux fixés sur eux. Et dès que les Personnages tentent de s’en approcher, il s’envole et disparaît au dessus de la cime de la forêt, en émettant un croassement menaçant dans leur direction. Puis, en se dirigeant vers l’avant du cortège d’hommes en armes et la carriole du comte de Lamoricière, ils en distinguent un second. Ce dernier est juché au sommet du véhicule, et lorsqu’il les voit approcher, il prend son envol et s’échappe au loin. Alors que les Personnages sont légèrement ébranlés par la vision de ces « oiseaux de mauvais augure », les soldats formant l’arrière garde de cette armée en mouvement s’écartent brusquement. Un martèlement de sabots se répercute très vite sur le sol, et bientôt, un cavalier fait son apparition depuis ce coté de la file. Très vite, il s’arrête devant le chariot du comte de Lamoricière, saute a terre et s’approche de ce dernier, en mettant un genoux a terre en signe de soumission. Le comte de Lamoricière qui, entretemps, a passé la tète hors de sa voiture, fait signe au messager de le rejoindre. Il demande également aux Personnages de pénétrer à l’intérieur de l’habitacle ; ce que ceux-ci s’empressent de faire. Une fois la couverture permettant d’être isolés de l’exterieur tirée, le comte de Lamoricière se tourne vers l’inconnu en le sommant de lui dire ce qu’il lui veut. L’homme explique dès lors qu’il arrive tout droit de Bordeaux, et qu’il n’a pas pris une minute de repos pour arriver au plus vite auprès du comte. Il dit aussi que, comme le comte le lui a ordonné, il a informé les amis de celui-ci qui se trouvent à Bordeaux, de ce qui s’est déroulé a Montauban au cours des derniers jours avant que le comte de Lamoricière ne quitte la cité. Il dit encore que, sur le chemin entre Bordeaux et ici, il a appris que Nîmes s’est depuis peu, a son tour soulevée contre Mazarin, Anne d’Autriche, et tous ceux qui tiennent le jeune Louis XIV sous leur joug. Il semble que d’autres villes sont également sur le point de se soulever de la même manière afin de rejoindre la Fronde, fait t’il. Il continue en disant que, d’après les renseignements qu’il a recueilli sur son trajet, Nîmes se préparerait d’ailleurs déjà à envoyer des troupes en direction de Toulouse ; celles-ci devraient se joindre aux troupes Frondeuses stationnées tout autour de la ville depuis des semaines, attendant impatiemment que le duc de Bouillon et ses alliés soient prêts a se mettre en marche sur Bordeaux. Après avoir entendu ces nouvelles, le comte de Lamoricière semble satisfait. Mais, dit t’il, ce n’est pas une raison pour relâcher la pression. Mazarin, Anne d’Autriche et leurs amis, explique t’ils, doivent être contraints a négocier avec les Frondeurs afin que le Prince de Condé soit libéré dans les plus brefs délais ; et qu’il puisse prendre la place qui lui revient au Conseil du Roi. Bref, rien n’est encore acquis, loin de la. Puis, le comte de Lamoricière se tourne de nouveau vers le messager. Et il lui donne de nouveaux ordres. Il doit se rendre de toute urgence dans toutes les villes et villages qui se trouvent au devant de son armée. Une fois là , insiste t’il, il doit annoncer cette information en place publique, afin que tous les volontaires puissent rejoindre ses troupes lorsque celles-ci passeront a leur proximité. Il doit également prévenir tous ses amis qui y résident, pour qu’ils puissent tous se rencontrer à Toulouse. Ce sera lors du grand conseil que le duc de Bouillon et la Princesse de Condé vont y tenir sous peu, souligne t’il. Finalement, le comte de Lamoricière dit a son messager qu’il peut partir. Aussitôt, celui-ci salue son maitre, sort de la carriole, remonte à cheval, puis s’éloigne a grand galop. Après cette entrevue improvisée entre le comte de Lamoricière, ce messager et les Personnages, ces derniers ont la possibilité de s’adonner à l’occupation qu’ils désirent. Toutefois, quoiqu’il arrive, un peu plus tard, les premiers régiments de cette armée en mouvement finissent par sortir des bois. A quelques lieues de la, apparaît l’entrée d’un village. En se renseignant, ils apprennent alors qu’il s’agit d’un petit bourg portant le nom de « Villebrumier ». En écoutant autour d’eux, ou en s’informant directement auprès du comte de Lamoricière, ils prennent connaissance du fait que le comte vient de prendre la décision d’y faire reposer ses hommes durant quelques heures. Ceux-ci repartiront à l’aube, après s’être reposé et avoir mangé un bon repas. Les Personnages apprennent encore que durant ce laps de temps, le comte de Lamoricière souhaite s’installer au cœur du bourg avec son état major. Il vient en effet de quitter les lieux pour s’établir dans la seule auberge du lieudit : « La Truie Pesante ». Evidemment, les Personnages peuvent décider d’y rejoindre le comte. Dans ce cas, après avoir ordonné qu’on leur apprête une monture pour chacun, ils empruntent le chemin qui conduit au village. Après quelques minutes a déambuler sur la route et à l’intérieur des quelques ruelles qui composent le hameau, ils arrivent aux abords de sa place du marché. Des habitations la bordent, et le seul commerce qui apparaît a l’angle de l’une des rues qui quitte les lieux, c’est la fameuse auberge. S’arrêtant a proximité de là , ils descendent de cheval, attachent les rennes de ceux-ci a un arbre. Ils avancent a grands pas vers la porte de l’établissement, l’ouvre, et s’engouffrent dans sa salle commune. En examinant autour d’eux, les Personnages se rendent alors compte que la plupart des tables sont occupées par des soldats. Il s’agit des hommes de main personnels du comte de Lamoricière. Ceux-ci sont en train de manger, de boire, ou de discuter entre eux a voix basse ; ils parlent beaucoup de l’impression que leur a donné le début du voyage vers Toulouse, ainsi que des événements qui ont secoué Montauban au cours des derniers jours, des combats acharnés qui y ont lieu jusqu'à peu de temps avant leur départ. D’autres jouent aux dés ou aux cartes, en pariant les quelques louis qu’ils possèdent. Une table est aussi un peu a part des autres. C’est à cet endroit que se trouve le comte de Lamoricière, entouré de ses capitaines. Il est assis, en train de discuter avec ceux-ci de la logistique rattachée à l’avancée d’une soldatesque aussi nombreuse. Or, a l’instant ou les Personnages sont sur le point d’atteindre la table du comte, la porte de l’auberge s’ouvre brusquement. Un homme au visage blanc de terreur, aux membres tremblants, s’approche lentement à son tour. Il glisse quelques mots a l’oreille du celui-ci. Le comte hoche la tète, son regard se durcit et ses traits se tendent. Il se lève, exigeant des Personnages qu’ils le suivent immédiatement jusqu'à son chariot. Car, dit t’il, une chose très grave vient de s’y produire. Aussitôt, les Personnages, accompagnés du comte de Lamoricière, font le trajet inverse. A moins qu’ils n’aient pas décidé de suivre le comte jusqu’au bourg plusieurs instants auparavant. De toute façon, quoiqu’il arrive, le comte de Lamoricière et eux se retrouvent très vite aux abords de la carriole. Apparemment, un attroupement de soldats s’y est formé il y a peu. Les hommes discutent a voix basse entre eux, tout en fixant le chariot d’un air interloqué, comme s’ils ne comprenaient pas les informations qui leur ont été fournies. Lorsqu’ils se rendent compte que le comte n’est pas loin, ils se taisent aussitôt, s’écartent. Le comte, très vite suivi par les Personnages, grimpe a l’intérieur de la carriole. Et tout le monde se rend dès lors compte de l’étendue dégâts. En effet, tout y est dévasté. Les meubles sont renversés, les livres éparpillés et les parchemins déchirés. Le matelas a été éventré. Les affaires personnelles du comte ont été dispersées. Mais, ce qui retient surtout l’attention du comte de Lamoricière – et peut-être des Personnages -, ce sont les dizaines de plumes de corbeaux noires, étalées sur le sol. A leur vue, le comte de Lamoricière palit légèrement. Ses yeux se rétrécissent et son regard se fait a la fois volontaire et haineux. Dans un murmure, il prononce le mot « Corbeau ». Puis, il ressort du chariot en s’écriant qu’il faut doubler la garde autour de celui-ci, nuit et jour. Il ordonne la plus grande vigilance a ceux qui se tiennent a proximité du véhicule, et que leur attention soit constante. Ensuite, il demande aux Personnages de le suivre ; il demande également a une dizaines d’hommes en armes de le suivre jusqu'à ce qu’il atteigne « la Truie Pesante ». Tout le long du trajet, il surveille attentivement les environs ; chaque rocher, chaque arbre, chaque buisson est fouillé et retourné par ses soldats. Mais aucun événement inopportun ne vient troubler l’itinéraire jusqu'à l’auberge du village. Il y entre en silence, avant de retourner à la table ou il se trouvait avant cet incident. Et il se replonge dans la gestion des affaires courantes afférentes a son armée en compagnie de ses capitaines. Evidemment, a un moment ou a un autre, les Personnages peuvent tenter de l’interroger sur ces fameuses plumes noires. Ils peuvent essayer de le faire parler du Grand Corbeau, bien qu’il en sache déjà un peu au sujet de ce dernier. Mais le comte ne dit pas un mot a ce propos durant tout le temps où ils sont avec lui. Une fois à l’auberge, ensuite, il est trop préoccupé par ce qu’il fait, pour avoir l’opportunité – et surtout l’envie – de parler de ce sujet avec les Personnages. Ces derniers peuvent dès lors faire ce que bon leur semble. Finalement, un peu plus tard, alors que les Personnages sont sortis de l’établissement pour une raison quelconque, ceux-ci voient Michaud et Daniel – les deux hommes qui ont tenté de les assassiner dans leurs chariots la nuit précédente – s’engager dans une ruelle adjacente a celle dans laquelle ils cheminent à ce moment là . Ceux-ci se dirigent vers une maison éloignée. Si les Personnages décident de les suivre plus ou moins discrètement, ils les observent alors s’arrêter devant sa porte. Ils l’ouvrent, y entrent. S’ils s’en rapprochent pour écouter ou tenter de voir a travers les fissures qui se distinguent sur les parois l’entourant, ils se rendent compte que Michaud et Daniel sont désormais en compagnie du Grand Corbeau. Mais, les deux hommes et le Vampire ne demeurent pas à l’intérieur de l’habitation délabrée. A peine un instant s’est ‘il écoulé, que les Personnages s’aperçoivent qu’ils en ressortent. Puis, ils s’éloignent du centre du bourg, et progressent, comme s’ils désiraient quitter le village. S’ils décident de les pister une fois encore, ils doivent dès lors se montrer très prudents, afin de ne pas se faire remarquer par le Grand Corbeau et ses acolytes. Moins de cinq minutes plus tard, le Grand Corbeau et ses compagnons laissent derrière eux les ultimes habitations du village. Les Personnages distinguent, appuyés contre un muret, quatre soldats du comte de Lamoricière qui étaient précédemment installés a l’une des tables de la Truie Pesante. Ces derniers discutent entre eux a voix basse, tout en jetant des regards furtifs et inquiets autour d’eux. Puis, au bout d’un instant, ils quittent l’endroit ou ils se tiennent, pour s’éloigner, eux aussi, dans une autre direction. Si les Personnages ne se montrent pas assez discrets lors de leur filature, le Grand Corbeau et ses amis les repèrent très vite. Ceux-ci les attaquent aussitôt, tandis que des corbeaux apparaissent très vite dans le ciel. Et alors que l’affrontement entre les deux partis débute, les volatiles se jettent sur les Personnages, les handicapant dans leurs mouvements pour se défendre. Si, au bout d’un moment, le combat tourne en défaveur du Grand Corbeau et de ses alliés, le Grand Corbeau s’enfuit en se transformant immédiatement en nappe de brume ; ses corbeaux protégeant son évasion. Ses hommes préfèrent alors se faire tuer plutôt que de se laisser capturer, ou de parler si les Personnages avaient l’intention de les interroger.
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