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Nouvelles confirmées : Le train fantôme.
Publié par Bacchus le 25-05-2013 22:10:00 ( 1281 lectures ) Articles du même auteur




Les trottoirs semblent onduler dans un brouillard de chaleur.
La clarté de cette fin de matinée est aveuglante et gomme les couleurs pourtant gaies et vives des façades et des palmiers immobiles qui se gorgent de soleil, en attendant de projeter leurs ombres, plus tard, pour une fin de journée sans fraîcheur.
Les touristes paraissent énivrés par leurs rêves qu'ils sont en train de vivre. Leurs tenues, toujours surprenantes, sont censées se fondre dans le cadre environnant et font retourner les autochnomes, ébahis par tant d'anachronismes vestimentaires.
Les terrasses des......

Stop ! Stop ! Arrêtez l'image ! ça va pas du tout, là ! Non non....ça, c'était un scenario classique, déjà tout tricoté pour les années ordinaires ! Faut vous remettre à vos copies, les mecs ! Mes lecteurs, à moi, ils veulent du réel, de l'authentique, du vécu au jour le jour ! Si je vous laisse embrayer,vous allez finir par faire intervenir les guitares, avec un baissé de rideaux sur une " Ajaccienne " chantée par l'association du foyer du troisième âge de la Citadelle. Faut du vrai !

Ah bon...On reprend tout...

Sombre jour.L'estivant s'en revient lentement
Avec son grand imper qui flotte dans le vent...
C'est un mois de mai exceptionnel, les copains ! J'ai entendu ce midi, dans le resto du Casone où je déjeunais en famille, que la Corse n'avait pas subi une telle débâcle climatique depuis 1862..
Un ciel menaçant, chargé de lourds nuages sombres qui cavalaient, poussés par un vent hivernal plus que frais, avec des petits interludes de rafales de pluie fine qui s'infiltrait partout.
Les touristes, têtes basses, dissimulaient leurs beaux T-shirts de couleurs vives sous des K-ways ou des toiles de fortune ne laissant visibles que leurs gambettes blanchâtres, en mal de coups de soleil.
Nous nous dépêchions de rentrer pour nous mettre à l'abri quand, à un carrefour, un stupéfiant équipage s'arrèta, nous obligeant à rester sur le trottoir.
J'imagine que les habitants de l'ile de Ré, à une certaine époque, ont dû ressentir ce que j'ai ressenti, lorsqu'ils regardaient passer les rangs de bagnards, partant pour se faire embarquer, à destination de Cayenne.
Le joyeux petit train des vacances, ouvert aux quatre vents, était là, rempli de touristes encapuchonnés, entoilés , assis bien droits sur leurs bancs de bois et semblant honteux de s'y trouver.
Devant notre ébahissement fortement marqué, quelques uns nous firent un triste sourire d'excuse.
Les membres de ma famille savent comprendre et partager l'affliction des âmes en peine.
Mon épouse leur a dit :
- " Vous n'avez pas de chance..normalement, il fait un temps splendide, en cette saison. "
Ma soeur a voulu atténuer l'effet de déception que cette remarque pouvait créé et ajouta :
- " Revenez une autre fois, il fera surement beau temps ! "
Comme l'ensemble des mines se trouvant devant nous avait tendance à s'allonger en nous écoutant, j'ai crû bon de préciser, mais là, j'avoue la part de machiavélisme qu'il y avait dans mon commentaire :
- " De toutes façons, dites-vous bien que, chez vous, ça doit être encore pire . "
Je ne sais pas si c'est le fait d'avoir à méditer sur la justesse de mon analyse qui les a fait béer en me regardant, les yeux ronds. Je ne le saurai jamais.
Le petit train à repris son triste voyage, probablement vers les iles Sanguinaires dont le guide devra leur préciser l'emplacement, noyées comme elles devaient l'être dans ce brouillard de pluie fine qui, pour l'heure, semblait dissoudre le convoi qui a disparu, petit à petit, dans un silence inhabituel pour ce genre d'équipage.




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Les commentaires appartiennent à leurs auteurs. Nous ne sommes pas responsables de leur contenu.
Auteur Commentaire en débat
couscous
Posté le: 26-05-2013 09:43  Mis à jour: 26-05-2013 09:43
Modérateur
Inscrit le: 21-03-2013
De: Belgique
Contributions: 3218
 Re: Le train fantôme.
Je vois que le temps chez toi n'est pas meilleur qu'en Belgique.
En ouvrant le texte, je m'attendais à une visite à la fête foraine, mon péché mignon.

Pauvres touristes. Ils devraient créer une assurance qui rembourse en cas de temps pourri ...

Merci
aliv
Posté le: 26-05-2013 20:22  Mis à jour: 26-05-2013 20:22
Plume d'Argent
Inscrit le: 25-03-2013
De:
Contributions: 290
 Re: Le train fantôme.
Un texte excellent, j'ai beaucoup aimé le contraste que tu mets en place entre le début et la suite du texte.
Un texte d'actualité en plus. Bravo.
Loriane
Posté le: 27-05-2013 16:01  Mis à jour: 27-05-2013 16:01
Administrateur
Inscrit le: 14-12-2011
De: Montpellier
Contributions: 9505
 Re: Le train fantôme.
Tu as raison le début était poésie et rêve, revenons à la réalité ! La dure et triste réalité : le temps est merdique et les nappes phréatiques sont pleines archi-pleines, pleine d'eau polluée mais pleines.
Tout ça à cause de cette idiote de banquise que le réchauffement climatique fait fondre et qui fond bêtement dans notre gentil gulf -stream, et voilà maintenant que notre petit radiateur a pris froid, l'anti cyclone est parti sous des cieux plus clément et la pôv France qui a déjà bien des malheurs se caille. Et not pov président qui fait pleuvoir depuis qu'il est élu, le pov, les lunettes embuées et la goutte au nez, le pif rouge de froid et le complet ruisselant, triste, triste !!!
Le rêve est mouillé
Merci
Mes préférences



Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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