Antonin était un voyeur, il adorait espionner les gens, cet ancien détective privé, était très doué pour violer l'intimité d'autrui sans se faire remarquer. En outre quand il découvrait des informations compromettantes sur quelqu'un, il n'hésitait pas à le faire chanter. Sa détestable habitude de jouer les maîtres-chanteurs lui avait fait perdre sa licence de détective. En effet une de ses victimes sur son lit de mort, avait dénoncé le voyeur. En outre la police avait trouvé comme preuve un carnet où tous les versements à Antonin étaient consignés. Grâce à un bon avocat, Antonin ne fit que six mois de prison. La réaction de la famille d'Antonin fut rude quand elle découvrit la face sombre du maître-chanteur. La plupart de ses parents et amis le laissèrent tomber, sa femme demanda le divorce, et obtint la garde de sa fille, Antonin n'eut droit qu'à un droit de visite limité. Dans un premier temps, le voyeur vécut mal sa séparation avec son épouse, mais il s'en remit vite, car il ne l'aimait pas vraiment. Il éprouvait pour son ex femme une certaine forme de tendresse, et une réelle attirance physique mais il ne l'aimait pas par amour. De plus le célibat avait pour Antonin des avantages indéniables, il était beaucoup plus aisé pour lui de jouer les violeurs d'intimité. En outre comme le voyeur n'avait plus de conjoint à qui il devait rendre des comptes, il pouvait organiser à grande échelle, ses manigances. Le seul regret notable qu'éprouvait le maître-chanteur, c'est de ne plus participer activement à l'éducation de sa fille Alexia.

Si ses sentiments pour son ancienne épouse n'étaient pas très forts, en revanche son amour pour son enfant s’avérait immense. Celui qui avait donné envie de jouer les voyeurs à Antonin était son père, dès l'âge de dix ans, il lui avait appris à fouiller rapidement une maison, à mener une filature, à se servir de jumelles. Le fait que la mère d'Antonin une fois son mari mort, ait imposé à son fils une sévère éducation dans le but de lui ôter ses mauvaises idées, n'avait fait que renforcer les mauvais penchants d'Antonin. De plus le manque d'affection de sa génitrice poussa le voyeur à vénérer son père.
Le fait d'avoir été enfermé n'avait pas empêché Antonin de récidiver, et de consacrer l'essentiel de son temps à chercher à percer les secrets de ceux qui l'intriguaient. Pour éviter d'aller en prison le voyeur était devenu beaucoup plus prudent, ainsi il n'y avait plus chez lui de traces écrites de ses forfaits. Il avait pris la précaution de recourir à une banque suisse, spécialisée dans les transactions frauduleuses pour cacher son argent. Enfin il faisait très attention à son train de vie, les petits plaisirs qu'il se permettait restaient très raisonnables. Un gâteau acheté chez un pâtissier le mercredi, un dvd neuf une fois tous les quinze jours. Sa sale manie l'avait rendu millionnaire, cependant comme Antonin était cupide, il ne s'arrêtait pas. Parmi les personnes piégées par le maître-chanteur on pouvait citer les stars Patrick Braille, Johnny Cacophonie et Junior Sistre. Le voyeur était impitoyable avec ceux dont il connaissait les secrets compromettants.

Un jour une de ses victimes avait un jour de retard dans le paiement promis, en représailles Antonin avait exigé qu'elle versa deux fois plus d'argent que prévu pour le prochain versement. Le voyeur pour arriver à ses fins disposait d'un matériel dernier cri, bien plus sophistiqué que ce l'on trouvait dans les boutiques vendant du matériel de surveillance. Ses micros, ses jumelles, et ses caméras étaient d'une qualité équivalente à ce qu'utilisait la police.

Antonin avait remarqué que Marco utilisait des masques de pomose pour tromper la police. Le maître-chanteur avait fait angoissé une semaine le mangeur d’homme, avec un message disant qu'il savait que le cannibale était un assassin. Puis le voyeur était entré en contact direct avec Marco. Le maître-chanteur aimait bien faire mijoter ses victimes, il appréciait de les faire mariner une semaine à un mois, avant de mener des tractations avec elles. Cela procurait à Antonin beaucoup de plaisir de jouer avec les nerfs de ses victimes, et puis cela facilitait les négociations pour leur faire accepter ses tarifs. Antonin vivait dans le même quartier que Marco, et il fréquentait le même club d'échecs que lui. Dès que le voyeur avait fait la connaissance du cannibale, il avait senti que quelque chose clochait. Son instinct l'avait averti que Marco était une proie potentielle. Comme le cannibale faisait très attention, il avait fallu plus de six mois à Antonin pour découvrir qu'il était un tueur.

Antonin : Marco ou plutôt le tueur au carreau, j'ai une proposition à vous faire, soit vous me donnez cent mille euros par an, soit vous exécutez un meurtre pour moi.
Marco : Pour me décider, j'ai besoin de renseignements. Qui dois-je tuer ? Y'a t'il un dispositif de sécurité protégeant ma victime potentielle ?
Antonin : Vous devrez tuer Laurence Pécoli, elle habite au vingt trois rue Volimar à Alon. Vu qu’elle fut harcelée par un forcené, je suppose qu’elle doit par réaction, avoir pris des mesures pour se protéger. Mais à part le fait qu’elle a deux gardes du corps, je manque d’informations. Afin d’éviter que l’on remonte jusqu’à moi, je me suis contenté de consulter internet pour collecter des renseignements.
Marco : Pourquoi voulez-vous la mort de Laurence Pécoli ?
Antonin : Cette soit disant voyante est un escroc, elle m’a fait croire qu’elle pouvait communiquer avec l’esprit de mon père, alors qu’elle bluffait. Laurence a profité de ma crédulité pour me soulager de dix mille euros. Si possible je veux qu’elle souffre beaucoup, si vous avez envie de la violer ou de la torturer, ne vous gênez pas. Au contraire le fait de savoir que cette truie a été malmenée avant de périr, me fera très plaisir.
Marco : Qu’est-ce qui vous a mis la puce à l’oreille concernant Laurence ?
Antonin : J’ai entendu une conversation entre elle et un complice, ils se vantaient tous deux de leur talent à plumer les gens. J’ai utilisé un capteur de son pour l’espionner, suite au conseil d’un ami qui m’avait dit de me méfier d’elle.
Marco : Etes-vous prêt à jurer sur ce que vous avez de plus cher, qu’une fois que j’aurai exécuté le meurtre de Laurence Pécoli, vous me laisserez moi et mes proches en paix ?
Antonin : Tout à fait, je jure sur la tête de ma fille Alexia, que je n’exercerai plus sur vous, votre famille et vos amis, de chantage d’aucune sorte, une fois que la morue que je vous ais chargé d’éliminer, s’avèrera morte.
Marco : Très bien marché conclu, une chose encore, si vous ne tenez pas vos engagements, peu importe les conséquences pour moi, je vous ferai connaître une mort extrêmement douloureuse, vous m’implorerez de vous achever.
Antonin : Je suis un voyeur et un maître-chanteur, mais aussi un homme de parole, si vous remplissez vos engagements à mon égard, je tiendrais les miens, vous n’avez rien à craindre.
Marco : Cela vaut mieux pour vous et votre chère fille, je peux tuer de sang froid une personne qui ne m’a rien fait, alors imaginez ce que je suis capable de faire à un homme que je déteste.
Antonin (intimidé) : Gloups, je ne suis pas un briseur de serment, je peux me vanter d’avoir respecté tous les engagements que j’ai pris vis-à-vis d’autrui.