Rollers et ripailles, Magie d'argent Et fougères d'angles Prospèrent dans ton regard. Que finisse la nuit, Cette variable époumonée Saluant de ses errances Radeaux, martinets et suaves musiques!
En pierre d'ombre, Les flèches d'hivernales cathédrales Découvrent le climat des épices Pour y semer d'instables écritures Renouant avec les superstitions des brumes.
La corolle sanguine D'un matin rénové Hisse ses mâts Vers les coraux d'un océan maniéré Que les poissons-lunes devisent en fumant Des pipes de gorgone Sous l'arbre violet d'un Sud à palabres.
Demain sera radical: Tu ne pourras échapper A la dose magistrale de vitamines solaires Que des tankers livrent En granulés sur les docks D'un pays soudoyé.
Des bombardiers Argonautes Dévient de leurs trajectoires Pour venir féconder ton Italie renaissante. Tes sensations en miroir Dressées vent debout Contre d'ahurissantes balustrades, Compilent d'inévitables agonies.
Le verbe reste relié A d'inclassables compléments insulaires, Diadèmes étranges et séculiers Déversant leurs facondes Sur les ondes de l'oubli vespéral.
L'ibis d'une cité orientale, Embusqué aux frontières des murmures, Envoie ses mirages dorés Pour décorer de pastels miniatures Tes placides mantras Encodant le sourire des sorciers.
L'étamine du silence Poudroie ses cils aériens Dans la marge de clins d'œil éphémères .
La lance d'un rebelle Défend ton clavier de l'invasion programmée De gestes contrôlés, Perclus de signaux lourds.
Alors, transparent et fluet,
Tu rôdes et t'enroules Dans le pollen de songes très bizarres.
Ton refrain réveille une capitule de berce Offerte au divinités du Caucase. Ton vent ruissèle au dessus de migrations De papillons étourdis.
Le lac sera ton refuge Où la nuit pose son sillage Au bord de tes vraies initiales.
Dans l'arrière-plan du monde, La solitude est un jardin ouvrier Planté de souvenirs raturés.
Ici, des herbes sucrées, Accueillent des hirondelles de dentelle Qui auraient vu se pencher un deuxième soleil Sur le berceau d'une floraison d'abeilles.
Des pèlerins, Glissant sans bruit Dans le sommeil des grues orientales, Amènent enfin dans tes paroles Le refrain d'une délivrance sans risque.
12 et 17 Décembre 2012
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