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Nouvelles : retour "à la source"
Publié par Grenouille le 13-05-2013 20:50:00 ( 1145 lectures ) Articles du même auteur



Tous les deux mois, mon militaire de mari, partait trois semaines en manœuvres, c est à dire qu'il partait dans une région inconnue si possible, au climat hostile de préférence, pour jouer à la guerre avec ses copains.
Dans les meilleurs des cas l' armée américaine se joignait à eux, c'était nettement plus amusant puisque," Plus on est de fous plus on rit. "

Mais comme il y a toujours des injustices dans ce bas monde, tous les militaires du régiment n'avaient pas la chance de pouvoir laisser femme et enfants au bercail et jouer, en toute légitimité, les Schwarzenegger et autres défenseurs de la nation.

Notre voisin, chargé de la comptabilité, faisait partie de ses malheureux oubliés, à son grand désespoir.
Aussi, quand mon guerrier de mari rentrait à la maison, épuisé d' avoir combattu " l'ennemi " pendant 21 jours et autant de nuits, ce voisin, un homme aimable un jour sur trois, et même pas du tout en période de pleine lune, arrivait chez nous illico presto, ou peu de temps après, avide de connaitre le déroulement de " cette guerre " qu'il avait encore ratée....

Trop lourdeau, dans tous les sens du terme, il ne lui était jamais venu à l'esprit, qu'il risquait d'être mal accueilli : par un jeune couple, marié en bonne et due forme, amoureux et en parfaite santé, ayant autre chose à faire après une longue séparation .... !!
C'est ce que le poète appelle "rendre hommage à sa bien aimée" et le militaire, plus prosaïque et habitué à un langage sans ambages : " mettre le carnet de tirs à jour ".
Chacun son style d' expressions pour une même action.

Pour nous, désireux en plus, d'avoir un enfant la question était : " passe-t-on commande du bébé " "Avant "ou " aprés " la visite du voisin ?
Ce jour là ce fût " avant ".
Bébé tout juste commandé, le voisin frappait déjà à la porte !! ce qui me mit immédiatement de mauvaise humeur, je décidais donc de ne pas quitter le premier étage et d'ignorer la présence de cet enquiquineur que mon homme allait malgré tout laisser entrer.

Je m'étais assise, silencieusement sur le palier de l'escalier, bien calée dans l'angle, jambes allongées, prête à écouter la conversation :
- "Je t'ai vu rentrer en jeep, alors, ces manœuvres ? Et patati et patata.....les questions habituelles se succédées et puis :
- " Ta femme n' est pas là ? "
et mon homme, désireux que l'on me laisse tranquille, d'affirmer :
- " Non, elle n' est pas là ... "
Après une telle affirmation, j' étais condamnée à rester au premier étage, à attendre le départ de ce voisin encombrant....

J' êcoutais d'une oreille distraite les stratèges militaires entre les chars et les hélicoptères, je sentais le sommeil m'envahir doucement, alors que le voisin, lui, semblait en extase....

J'avais hâte qu'il regagne ses pénates, je commençais à avoir froid et envie .... de faire pipi, mais les toilettes étant situées au rez de chaussée il aurait fallut que je traverse le salon, ce qui me semblait impossible
Puis, j'entendis ce bavard de mari raconter la fin d'une histoire de rat enflammé; qu'elle horreur !! entendre une histoire pareille alors que j'étais peut-être enceinte !!! - le rat en flammes s'était dirigé droit vers un lieu de stockage de jerrycans d'essence ....
Mais pourquoi cet animal était-il en feu ?
j'avais dû m'assoupir un peu et zapper par conséquent le début du récit .
Le rat avait brusquement changé de direction quand un soldat déboucha bien à propos entre deux camions, tous les militaires ayant vu le danger respirèrent un grand coup.

En attendant, le mien de militaire, me croyant retournée sous la couette ou bouquinant bien au chaud, buvait tranquillement une bière en racontant ses campagnes, alors que j' étais juste en haut l'escalier frissonnante de froid maintenant, traumatisée par cette histoire de rat et en plus avec une envie de pipi dont je n'étais plus maître !! Je devais absolument parer au plus pressé !!!

Il y avait bien la baignoire, mais on se mouille les pieds ..... il me restait le lavabo.... Un peu haut pour mon mètre soixante deux, mais je n'avais pas le choix.
Me croyant suffisamment sportive pour asseoir mes 47 kgs sur le lavabo comme sur des toilettes, j' essayais, toujours en petite tenue, de me hisser .... Pas facile du tout !!

Et puis ....
Et puis.... après plusieurs essais, la catastrophe survint:
- Un bruit sec et brutal, le lavabo venait de céder, un grand jet d'eau jaillissait jusqu' au plafond, le lavabo pendait lamentablement, décroché du mur ..... !!
La canalisation cassée sous le robinet, ne me permettait pas d' arrêter le flux d'eau froide qui retombait en pluie drue sur mon brushing, les cheveux dégoulinant sur mon maquillage " spécial retour des manoeuvres "
Mais l'inondation s'annonçait.... j' avais déjà les pieds dans l'eau, l'eau qui allait, à cette allure là, descendre rapidement dans le salon et pour couronner le tout, le carrelage devenait super glissant et je me mis à éternuer...

Tous ces bruits n'échappèrent pas à notre " invité "...
- " Mais t' as quelqu'un en haut, tu veux qu'on aille voir ?.... je te croyais seul ....! "
- " Euh ...."
Analysant la situation, je devais me rendre à l'évidence : je devais demander, haut et fort, à mon homme de couper l'arrivée d'eau.
Et bien sûr, aussitôt, reconnaissant ma voix, surgit la question du voisin:
-" Mais elle est là ta femme ? tu m'as dit qu'elle était absente ...."
Sans répondre, mon guerrier préféré se leva rapidement pour aller couper l'eau, content d'avoir un prétexte pour laisser la question embarrassante en suspend ...
Vraiment dévoué à son copain, le voisin ajouta :
-" Tu veux que je t'accompagne ? "
- " Non, non, c'est juste là, dans le cagibi "
Je remerciais mentalement mon homme qui ferma aussitôt l'arrivée d'eau sans demander d'explication.
Je me voyais mal lui expliquer, devant le voisin, pourquoi j'étais montée sur le lavabo ....
Et puis, le miracle eut lieu, notre charmant voisin comprit-il que la situation était délicate là haut ?
Probablement car il décida de rentrer chez lui, sa femme l'attendait ... paraît-il.
Une femme bien sympathique !!!!



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Auteur Commentaire en débat
Loriane
Posté le: 14-05-2013 16:42  Mis à jour: 15-05-2013 08:36
Administrateur
Inscrit le: 14-12-2011
De: Montpellier
Contributions: 9500
 Re: retour "à la source"
Ah ah ah ah ahi hi hi hi hi
Quellle belle chute que cette chute du lavabo.
Tu n'es juste pas assez grande de 2 cm à mon avis, pis faut pas s'appuyer, ben voyons, faut se faire légère, c'est simple surtout après un petit entraînement d'exercice physique !!! non ? non ?? ah bon ? fatiguée ??
L'indésiré, l'incruste du crétinus lourdus !!!!
Ah, dirait mon père, ces pissouzes !! .
Bien écrit et drôle, joli morceau de vie.
Merci
couscous
Posté le: 15-05-2013 07:44  Mis à jour: 15-05-2013 07:44
Modérateur
Inscrit le: 21-03-2013
De: Belgique
Contributions: 3218
 Re: retour "à la source"
Comment se débarrasser d'un importun ? Solution drastique et catastrophique. C'est très drôle. Merci du partage.
saulot
Posté le: 15-05-2013 09:23  Mis à jour: 15-05-2013 09:23
Plume d'Or
Inscrit le: 23-06-2012
De:
Contributions: 445
 Re: retour "à la source"
Le coup du lavabo qui casse est pas mal, mais pour qu'il se décroche du mur à cause d'une femme de 47 kilos, il devait être fragilisé ou de mauvaise qualité. Cela me semble une bonne idée d'indiquer dans la nouvelle l'état du lavabo.
Bacchus
Posté le: 15-05-2013 10:11  Mis à jour: 15-05-2013 10:11
Modérateur
Inscrit le: 03-05-2012
De: Corse
Contributions: 1186
 Re: retour "à la source"
Le ' coup ' du lavabo qui casse peut se produire sur un lavabo neuf, parfairement monté. Un poids de quarante kilos n'est pas prévu, dans la mesure où ce poids, en porte-à-faux, pèsera en arrachage sur le lavabo. Les fixations ne sont assurées que par deux tiges, à travers une paroi de porcelaine plutôt mince, et retenues par deux écrous reposant sur deux rondelles. Donc :
- Poids vertical= solidité
- Poids en bordure de lavabo = arrachement systèmatique. Avec risque de 'défiguration ' pour l' acrobate.
Dis-moi, Grenouille, tu n'avais pas un pot de fleurs en secours, mis à part un cactus ?
Grenouille
Posté le: 15-05-2013 21:10  Mis à jour: 15-05-2013 21:10
Plume d'Or
Inscrit le: 22-01-2012
De: Alsace
Contributions: 317
 Re: retour "à la source"
Non Bacchus, pas de pot de fleurs, d'où l'utilité des pots de chambre de nos grand
-mères !

Pour les spécialistes du sîte, Saulot et Bacchus, c'était une maison neuve...
et plus facile de sauter "en avant " que sauter " en marche arrière !!
aliv
Posté le: 15-05-2013 21:12  Mis à jour: 15-05-2013 21:12
Plume d'Argent
Inscrit le: 25-03-2013
De:
Contributions: 290
 Re: retour "à la source"
Une histoire excellente qui aurait pu tout à fait m'arriver.
Par contre concernant l'écriture, je m'attendais à mieux de ta part.
Il y a des tirets là ou il en faut pas, il manque des mots ici et là. C'est dommage.
emma
Posté le: 20-05-2013 12:58  Mis à jour: 20-05-2013 12:58
Modérateur
Inscrit le: 02-02-2012
De: Paris
Contributions: 1494
 Re: retour "à la source"
Hi hi hi ! !!

je découvre ce texte avec grand plaisir.
Il est plus facile de rire de tout cela après quelques années car sur le coup, on n'est pas fier de soi...

pour ma part, j'aurais choisi la baignoire... je sais que ce n'est pas super propre, mais je suis loin de faire 47 kilos !!!!

En tous cas, il ne faut pas féliciter l'architecte des lieux car, pour mettre la salle de bain en haut et les toilettes en bas, faut vraiment manquer de sens pratique !!!!
Mes préférences



Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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