Les cieux étaient en deuil De ce mort à leur seuil, Et la foudre tonnait, En se laissant à peine voir : Ses accords résonnaient Sous le pesant masque du soir.
La pluie bâtait le bois Où gisait déjà froid Le cadavre pleuré, Dépouille de la mort étreinte, Et la foule apeurée Berçait ce corps de ses complaintes.
Le jour se terminait, Le soir dégoulinait Ne pouvant contenir Les pleurs qu'avaient longtemps gardé Les cieux en leur empire : La terre semblait chambardée.
D'un coup, l'autant disperse Et l'orage et l'averse : Voilà qu'une chanson, Ces violents assauts du vent, Succède en l'horizon Aux funèbres gouttes d'avant.
De sa lyre, Mistral Guide l'ultime râle La foule en déshérence Le recouvre en gestes amers : La terre de Provence Recouvre lentement la bière.
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