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Poèmes : A mon dabe
Publié par Bacchus le 27-04-2013 00:30:00 ( 1548 lectures ) Articles du même auteur




Mon daron m'a bonni, j'étais encor mouflard :
-Esgourd' moi un chouïa et ouv' tes portugaises.
J'suis une ject' un peu schlass, mais j'te jaspin' à l'aise.
C'qui branch' le populo, c'est l'mornifl' et l'fendard.
L'mecton qu'est sans un flesh, qu'a jamais vu un' thune
L'pauv' gniard qui traîn' sa dêch' sans palper un fafiot,
I' clams' comm' un vieux clebs ou comm' un vieux rafiot
En trimant comm' un chbeb et en s'morflant les prunes.
.Ecrase, c'est moi qui caus', et remplis mon godet.
Du talbin, crois ton vieux, faudra jamais qu't'en manques.
Mais faut pas l'affurer en l'chauffant comm' un branque.
Avant d'le picoler, faudra t'le transpirer.
Si l'est souvent bourré, ton vioqu' doit pas un rond.
J'peux béquiller fiérot en cuvant mes bitures,
Y'a pas un gniard, laga, qui s'ra à ma pointure
En mecton plus recta pour driver son pognon.
T'as tout bien tout coincé dans ton p'tit ciboulot ?
Coll' ça dans un coinc'teau, ça t'chatouill'ra plus tard.
En gros : tu peux pinter et m'ner un' vie d'fêtard,
Y'a pas. Quand l'jour se pointe, faut qu'tu sois au boulot.

Mon père pensait bien tout ce qu'il m'avait dit.
Après tout un week-end de virées et de gigue,
Un lundi, au matin, écrasé de fatigue,
Je retrouvais ma chambre et tombais sur mon lit.
Quelques minutes après, un bras m'a agité.
Mon père était en bleus et partait au travail.
Il n'a pas dit un mot, mais là, vaille que vaille,
Je me suis souvenu et je me suis hâté.

-Pis faut qu'j'te dis' un truc, là, on va parler d'fesses,
Bah j'me fait pas d'mouron, j'sais bien qu't'as mis l'turbot!
Mais faudrait pas confondre. Y'a mec'ton et barbeau,
Et pour c'qu'on m'a bonni, faut qu'tu pass' à confesse.
Les polkas, j'crois qu'tu t'gour', c'est pas du matèriel.
T'es là, tu fais ton jacqu', mais tu y'entrav' que dalle:
Quand la premièr' qu't'auras dans la peau s'f'ra la malle,
Tu s'ras comm' un chiftir au fond d'un' vieill' poubelle.
Non mon ga' , les gonzess', c'est pas que d'la bidoche;
C'est aussi ta mater, ta grand'vioqu', tes frangines;
Quand tu les as virées, ben t'as tout qui s'débine.
Détronch'toi un chouïa, t'conduis pas comme une cloche.
Ben ouaih, on caus', on caus'...Tu veux pas d'mon louzou ?
Tu crach' sur l'pich'togorn', tu l'trouv' pas assez class ?
C'est l'sang du prolétair', mon fiston, c'te vinasse.
Toi, tu pomp' au visqui pasque ça fait zazou.

Papa; pardonne-moi..Je le voudrais, ton verre.
J'aimerais près de toi, enfin, le savourer.
Je n'avais rien compris, maintenant, je pourrais.
..Je crois que tu souris. Tu n'es pas en colère .

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Les commentaires appartiennent à leurs auteurs. Nous ne sommes pas responsables de leur contenu.
Auteur Commentaire en débat
Loriane
Posté le: 29-04-2013 22:08  Mis à jour: 29-04-2013 22:08
Administrateur
Inscrit le: 14-12-2011
De: Montpellier
Contributions: 9505
 Re: A mon dabe
Citation :
-Esgourd' moi un chouïa et ouv' tes portugaises.

Rigole ! j'ai surtout dû ouvrir mes châsses, mes mirettes, mes calots, mes lucarnes, mes coquillards ...

Citation :
I' clams' comm' un vieux clebs au milieu des glaviots

Berk, dégueu !

Citation :
Si l'est souvent bourré, ton vioqu' doit pas un rond.

La fierté du pauvre !

Citation :
Mon père était en bleus et partait au travail.

Là j'ai éclaté de rire, mon père criait :
"Lili j'ai un bleu propre ?" Le beau bleu du Dimanche, et moi , j'avais honte ... mais honte !!!

Je me suis régalée, régalée, j'adore, j'adore, j'adore ça sent bon, le vrai, le simple, l'humain !
Bacchus, je peux garder celui là S'te plaït , je voudrais l'envoyer à mon frère.(avec ta signature bien évidemment)
Un grand merci pour le plaisir et le talent parce que c'est un joli morceau d'écriture.
Merci
Bacchus
Posté le: 29-04-2013 23:16  Mis à jour: 29-01-2014 15:48
Modérateur
Inscrit le: 03-05-2012
De: Corse
Contributions: 1186
 Re: A mon dabe
Tu peux faire ce que tu veux de ce texte. Au moins, je saurai qu'il est conservé quelque part car je n'ai rien gardé de ce que j'écris.
Je précise bien que le langage de mon père a été minutieusement épuré, pour sa compréhension.
Les licences poètiques, quoi...
PS: T'as raison. Les glaviots, c'est pas class'... Un vieux rafiot,ça fera l'affaire ?
Mes préférences



Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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