Je regarde cette elle
Qui traverse la nuit
Maquillée d’un visage
Qui me ressemble tant
A sa suite deux ombres
Vont dans deux directions
Un parfum millepertuis
Accrochée à sa peau
Des escarpins de prix
Accréditent son pas
D’un arôme de sulfure
Que je ne connais pas

Là un trouble m'atteint
Pour ne plus l'épier
Je ferme alors les yeux
Mes rideaux de paupières
Ne l'abolissent pas
Elle marche des chemins
Qui ne sont pas les miens
Où des galets ardents
Ne brûlent pas son élan

En agrippant la cape
Qui ruisselle un frou-frou
Sur l'ambre de sa peau
Les griffes d'églantier
Ne l'égratignent pas

Elle va nue escortée
De chœurs de bacchanales
Exhalés des tréfonds
D’une nuit infernale
La lune incandescente
Bouillonne de sangs et d'ors
Et là le corps en fièvre
Sous la lune bâtarde
La belle citadine
Prend les traits d’Astarté
Et la course de l’astre
Ne saurait s’attarder
Sur la face de celle
Venue du fond des âges…
Elle n’a plus de visage
Je me damne au sabbat

Quand les rites anciens
Ont uni nos deux rêves
Elle rhabille ses agapes
De sa cape languissante
Déjà en quête d’ailleurs
Elle traverse l’aurore.