Au bord des étangs marécageux, où frétille le gardon, se dessinent des cabanons, dans l' ombre d' une vieille auberge bressane. Une pluie fine s' abat sur les toits de guingois. En cet endroit bien mystérieux, l' eau stagnante enivre les moustiques et accueille les libellules aux ailes rouges et bleues.
Dans le brouillard des Dombes, chantent en choeur les enfants des marais, qui taquinent l' ablette et qui fêtent la pêche au brochet. A l' aube, transpercés par l' humidité qui entre sous leurs capes, les pêcheurs cherchent les tanches et les carpes à la lueur de leurs chandelles.
L' air d' une musique d' un phonographe hors du temps, se perd dans l' effluve des marais. Au repas, les pêcheurs se repaissent, mangent des alvins à la brochette; s' exclament de leurs exploits. Ils trinquent au bon vin du Bugey, au bohneur des Dombes.
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