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Accueil >> xnews >> Jambe en l'air : Jeudi 15 mai : Faites entrer l'accusé ! - Nouvelles - Textes
Nouvelles : Jambe en l'air : Jeudi 15 mai : Faites entrer l'accusé !
Publié par couscous le 14-04-2013 06:40:00 ( 1560 lectures ) Articles du même auteur
Nouvelles



Pour une bonne compréhension, veuillez lire les chapitres précédents, à partir du prologue.

Jeudi 15 mai : Faites entrer l’accusé !

Encore une longue journée qui s’annonce ; même le temps est maussade. Il y a un brouillard à couper au couteau ce matin. Je ne vois même plus le clocher de l’église situé à deux cent mètres à vol d’oiseau de ma chambre d’hôpital. C’est le troisième jour que je suis ici et j’ai l’impression que cela fait une éternité.
Au passage de l’infirmière pour m’aider à me débarbouiller, je demande pour m’installer dans le fauteuil.
« Interdiction de sortir du lit. Je suis désolée. »
J’allume la télévision mais les programmes sont prévus pour les moins de douze ans à cette heure-ci. Il est 10 heures, le début des visites et on frappe à ma porte. Val est loin, Didier est déjà passé et Paul travaille. Je lance un « Entrez » interrogatif. L’énorme porte jaune s’ouvre et un homme corpulent pénètre dans la chambre.
« Patron ? ! »
Johnny (un prénom qui lui va comme un gant) s’approche de mon lit, les mains dans les poches. J’en conclus qu’il ne m’a rien apporté. Le contraire m’aurait étonnée et j’en serais tombée par terre !
« Vous êtes venu voir quelqu’un dans une autre chambre et en avez profité pour faire un saut ici ?
- Non, je ne connais que toi qui se la coule douce.
- C’est vrai que se faire charcuter, c’est un vrai plaisir !
- Je n’ai pas beaucoup de temps. Il me faut juste savoir si tu comptes venir demain. Dans le cas contraire, sache que ça se bouscule au portillon pour ta place !
- Je serai là !
- Ne me fais pas faux bond.
- Je vous ai tout de même envoyé Corinne dimanche !
- Elle m’a cassé les pieds toute la soirée. A demain. »
Et il s’en va, les mains toujours fourrées dans les poches de sa veste de cuir. Il faut absolument qu’on me laisse sortir demain sinon ce sera le licenciement assuré ! Val me téléphone entre deux de ses patients, ainsi Maman ne se doute de rien.
« Comment tu te sens ?
- Comme un oiseau en cage.
- Je ne saurai pas venir te voir avant lundi.
- Je serai sortie d’ici là.
- Ca m’étonnerait qu’ils te libèrent si rapidement.
- Je te dis que demain je rentrerai chez moi. On parie ?
- Combien ?
- Pas d’argent. Nous sommes inégales sur ce plan-là. Plutôt un gage au choix de la gagnante.
- Pari tenu. Bonne journée, la puce.
- A toi aussi ma vieille. »
Paul arrive à la fin de ma sieste. Il n’a pourtant fait quasi aucun bruit ; il s’est juste assis à mes côtés. Mais de sentir sa présence me réveille.
« Bonjour, Mademoiselle.
- Vous vous êtes trompé de porte. Mais j’accepte toujours vos fleurs.
- Vous ne me reconnaissez toujours pas ?
- Embrassez-moi pour me rendre la mémoire. »
Il me caresse les cheveux, ses yeux plongent dans les miens et nos lèvres fusionnent. Lorsqu’elles se quittent, nous échangeons un regard plein d’étoiles.
« Alors, ma Belle au bois dormant se sent mieux ?
- Beaucoup mieux quand son prince est là. »
Paul sort chercher un vase pour ses fleurs qu’il installe sur la table de nuit.
« J’ai vu Lesage.
- Dans le couloir ?
- Non, sur le parking. Il sortait de sa voiture … une 4X4 Mercedes noire.
- Et alors ?
- C’est le même modèle qui m’a heurté.
- Tu ne vas pas le soupçonner ?
- Quand il s’est éloigné, j’ai inspecté son pare-chocs avant. Il est un peu abîmé à gauche.
- Si c’était lui, tout son pare-chocs serait amoché.
- Il est déjà passé ?
- Non, pas encore. »
Paul guette l’arrivée de son suspect numéro un qui ne tarde pas à faire une entrée magistrale :
« Alors, comment va notre petite entêtée ?
- En pleine forme. Je peux sortir alors !
- Pas tant que ce tuyau extirpera quelque chose de votre jambe.
- (Paul) Excusez-moi, docteur. Vous travaillez le lundi ?
- Je suis de garde toute la journée. Pourquoi ?
- Le cinq mai, vous n’avez pas quitté votre garde ?
- Pourquoi ces questions ? Vous êtes de la police ?
- Non, vous avez juste la malchance d’avoir le même modèle de voiture que le responsable de l’accident de votre patiente. Le chauffeur s’étant enfui, sans me laisser le temps de noter son numéro de plaque, la police est toujours à sa recherche.
- Je suis resté dans l’hôpital toute la journée.
- Pourquoi votre pare-chocs est-il enfoncé ?
- Ah ! Le détail qui m’accuse. Eh bien, j’ai prêté mon véhicule à mon épouse qui n’a pas l’habitude de le conduire et elle s’est pris un poteau en se garant. Voilà toute l’histoire. Puis-je bénéficier de la présomption d’innocence ?
- Je crois que oui.
- Alors, au revoir.
- (Paul) Attendez ! Une dernière question. A la place de ce chauffeur, vous seriez-vous enfui en constatant avoir blessé une personne ? Répondez franchement.
- Ecoutez. Je ne suis pas homme à fuir mes responsabilités : je suis médecin, père et époux.
- Merci de votre franchise. Bonne journée, docteur. »
Lesage sort dignement de la chambre. Paul me regarde et nous concluons ensemble :
« C’est pas lui ! »
On se met alors à rigoler.
« Quel culot tu as eu ! Je n’aurais jamais osé lui poser la question.
- Je devais savoir.
- Il a répondu sincèrement. Si ça avait été lui, il aurait tourné la question en dérision et serait parti. J’espère qu’il ne m’en voudra pas. N’oublie pas de venir me chercher demain à 14 heures !
- Mais, tu es au courant que tu as un tuyau qui te sort de la jambe et deux aiguilles plantées dans le corps ?
- J’ai un plan pour qu’on m’en débarrasse. »
Peu après le départ de Paul, on me retire la pompe à morphine. J’en demande la raison à l’infirmière.
« C’est normal. Ce dispositif n’est nécessaire que deux ou trois jours.
- C’est vrai qu’il ne faut pas trop qu’on s’habitue à ne plus avoir mal !
- On reprend la médication orale. Ne vous en faites pas.»
Je suis sûre que c’est Lesage qui me punit. Bien que d’un autre côté, cela sert mes plans d’évasion !
Toujours les indémodables tartines … avec une tranche de pâté de foie. J’espère que ce n’est pas celle qui m’était destinée la semaine dernière. Affamée, je la termine avec un cachet en dessert. Je passe une nuit plus agitée que la précédente. Le défi de demain est de taille : parvenir à sortir d’ici avec, si possible, la bénédiction de Lesage, afin de pouvoir être présente au boulot.

Chers lecteurs, je ne publierai pas la suite de mon roman car il est paru depuis le 26/02/2013. Toutes les informations se trouvent sur le forum "Ateliers", "publicité" sur le thème "Jambe en l'air est publié". Merci à tous pour vos lectures et vos commentaires.

Egalement un petit reportage télé :
https://www.youtube.com/watch?v=a1Fit2wOqBw

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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
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