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Nouvelles confirmées : Merci
Publié par Loriane le 05-03-2012 17:30:00 ( 1228 lectures ) Articles du même auteur



Merci

Aujourd'hui Montpellier s'est vêtu entièrement de gris.
Les rues, les trottoirs, toutes les allées brillent d'une humidité froide et maussade qui les assombrisse d'une lumière triste.
Les passants glissent prestement, rabougris, sans mots, enfouis sous leur manteaux, cachés sous leurs longues écharpes, et chapeautés jusqu'aux yeux.
Le vent froid les poussent en sifflant le long des murs,et vers les toits, tout en s'enroulant entre les arbres dénudés.
Ramassés sur eux mêmes les aventuriers de l'hiver gardent leurs visages baissés, le nez vers le sol et tentent d'absorber le moins possible de cet air froid et lourd.
Les platanes toujours aussi nus depuis de longues semaines brandissent leurs maigres bras d'écorce vers de longs nuages sombres, ils semblent tendus vers ses nuées cotonneuses qui courent vives et rapides sur un ciel de fond gris clair, là, juste au dessus de nos têtes.
Dehors c'est le silence retenu et le jour est suspendu dans l'attente de la nuit complète qu'anticipe le clair obscur des cieux.
La vie est en attente.
Derrière ma fenêtre je regarde avec volupté les rues attristées et vides.
Je vois au milieu, la rivière qui serpente et clapote nerveusement vers la mer proche, sous les frissons et les remous de la houle.
Je regarde les berges détrempées, couvertes d'herbes vertes, entre les plaques de boues.
Mon regard s'attendrit sur les canards, frileux.
Ils se sont rassemblés sur les rives herbeuses et détrempées du Lez, Ils s'agglutinent en petits tas pour tenter de se réchauffer et de se protéger l'un, l'autre.

Il y a des gouttes d'eau sale et froide sur mes vitres. Là, spectatrice protégée, derrière ma fenêtre bien close, je goûte avec un infini délice, comme une gourmandise délicieuse, ma chance de sentir la chaleur douce de ma "maison".
Mon cocon est bon.
Ma porte est solide, dans ma cuisine, il y a de la nourriture, il y a des réserves de pain, il y a des fruits, et, au dessus de mon canapé moelleux vit le cercle de la douce lumière de la lampe, de mon robinet coule de l'eau chaude pour mon bain que je parfume à mon gré, dans mes placards attendent des piles de jolis vêtements, sur mes étagères sont alignés mes livres et les photos de ceux que j'aime, sur la table des fleurs parfumées, dans mon lit des draps doux.
Sur mon bureau, les jolis papiers, les stylos, l'écran de l'ordinateur, mon clavier pour écrire et le téléphone qui me relie à mes semblables.
Et, enroulées sur mes genoux, douces, chaudes, deux petites boules de poils qui me lèchent et me câlinent.
Mais, mais,......

Mais, Où sont les les malheureux sans toit?
Où sont les misérables sans maison ?
Où sont les pauvres abandonnés?
Où, comment, vivent-ils?
Où sont-ils couchés ?
Mouillés, transis ?
Pourquoi eux ?
Pourquoi moi ?
J'aime le bonheur,
il est venu tout seul.
Merci de me donner tant.
Merci la vie
Merci.

Lydia Maleville

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Les commentaires appartiennent à leurs auteurs. Nous ne sommes pas responsables de leur contenu.
Auteur Commentaire en débat
Iktomi
Posté le: 11-03-2012 09:27  Mis à jour: 11-03-2012 09:27
Modérateur
Inscrit le: 11-01-2012
De: Rivière du mât
Contributions: 682
 Re: Merci
Brrr.... j'ai un peu oublié ce qu'est l'hiver, depuis le temps.<br /><br />J'ai presque frissonné en te lisant, et c'était plutôt agréable, ici l'été austral bat son plein et on crève de chaud.<br /><br />Merci pour ce beau moment hivernal et plein d'empathie.<br /><br />Bien à toi.<br /><br />JC&nbsp;
Mes préférences



Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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