Nous partirons tous dans une pluie d'étoiles, Un nuage d'argent, un voile de fumée, Nous la hisserons tous cette drôle de voile, Sur un dernier bateau,tristement embarqués.
Mais avant le grand jour d'inouïe transhumance Il faut passer ce temps dont on nous fait cadeau, De déserts en cours d'eau, de fureurs en silences Dans les cris de souffrance ou le chant des oiseaux.
Rapaces menaçants planant sur les batailles, Plumes de paradis qu'enflamment les couleurs, Les oiseaux sont partout en quête de ripaille Ou, dans ce monde fou, de graines de bonheur.
Il en est un surtout, son oeil froid nous regarde, Certains ne le voient pas, d'autres nombreux le prient En lentes processions, en mélopées bavardes Pour un peu de salut, un soleil dans la nuit.
Et pour ceux-là peut-être étendra-t-il ses ailes, Les autres, moins chanceux, errerons solitaires Cherchant ces paradis qu'on dit artificiels, Sans autels à dresser, sans la moindre prière.
S'ils y plongent un jour, c'est pour trouver une île Ou l'on peut aborder sans être grand marin, Crique sans importance et havre bien fragile, Mais banquets pour les loups que tenaille la faim.
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