C'est vrai, quoi !
L'homme nait,vit et meurt, soit en se demandant si dieu existe, soit en s'en battant l'oeil, soit en étant intimement persuadé que oui, il existe.
C'est celui de la dernière espèce qui est le plus dangereux parce que, soyons justes:
Celui qui n'y croit pas n'a personne à persuader.
Celui qui doute, en dehors du fait qu'il va s'empoisonner la vie avec ses questions,va essayer de se persuader qu'il a fait le bon choix de la religion pour laquelle il hésite.
Reste celui qui est persuadé de savoir.
On pourrait se dire qu'avec celui-là, on est sur d'être peinard, puisqu'il a opté une fois pour toutes. Oh que nenni !
Mais commençons par le début .
L'expèrience nous oblige à admettre que l' homme est viscéralement un querelleur et un bagarreur. Même au départ, quand ils n'étaient qu'une poignée de pélerins à se partager la planête, ils arrivaient à se trouver pour se rentrer dans le chou. Le partage d'un auroch n'était qu'une excuse minable pour se bagarrer : chacun d'eux galopait avec suffisamment d'aurochs aux fesses sans avoir à chipoter les aurochs de celui qui courait près de lui, au coude à coude.
A part la graine quotidienne,il y avait aussi le partage des femmes ( c'est vous dire que l' homme recherchait les ennuis depuis la nuit des temps...mais c'est le côté obscur de sa façade ) .Et puis il est bien venu un temps où les hommes étaient répartis en tribus, avec leurs langages, leurs territoires, leurs troupeaux et leurs cultures.
Z' auraient pu être heureux. Et bien non...
L'homme a pensé ( notez que je dis toujours ' l'homme '. Je sais très bien que la femme aussi, a pensé;Mais comme c'est toujours plus tortueux pour arriver au même point, j'ai pris un raccourci ) Bon . L'homme a pensé. Il s'est dit que, devant tant de beauté, autour de lui, tant de merveilles, de couleurs et d'abondance, il devait y avoir, pour cela, un super architecte aux commandes.
Notez bien que, sans doute, quelque part dans l'univers, sur une planête que nous jugerions effroyable, il doit exister un être pustuleux à tentacules qui s'émerveille devant les coulées de lave et les geysers d'acide, en se faisant la même réflexion.
N'empêche. L'homme a pensé.
De là à découvrir Dieu, le pas n'était pas bien grand. Il l'a franchi.
Depuis, entre deux guerres de clôtures ( ils n'avaient pas encore inventé le clocher ), ils ont pu placer une petite variante tonifiante en allant massacrer les tribus qui n'avaient pas encore appris l'amour de leur prochain, préconisé par Dieu.
Quelle rigolade ! autant de plaisir que d'habitude, mais, cette fois-çi, pour une bonne cause ( ça venait d'être inventé: c'est le chef, qui disait que c'était une bonne cause. Le guerrier lui faisait confiance . De toutes façons...)
Jusqu'ici, c'était facile, on pouvait suivre.
Tous les peuples étaient bien d'accord sur le fait qu'il y avait qu'un seul Dieu. Mais alors ? on va se battre pourquoi ?
C'était sans compter sur l'intelligence humaine !
Bien sur, qu' il n' y a qu'un seul Dieu, mais le mien, il est meilleurs que le tien ! De quoi ? on raisonne ? pas logique, mon affirmation ? Attends une seconde... Ah, voilà, j'ai trouvé : Mon Dieu, à moi, il m'a envoyé un représentant juste pour nous. Très très bien. Fiable. Avec miracles, pain et pinard à volonté.
Pas de bol, lui a répondu l'autre. Il est bien venu, mais chez nous. Paradis, harems et couscous à foison, clés en main. Le votre, c'était rien qu'un voyou imitateur;
Oh la belle querelle !
Alors, on s'est rentré dans le chou par vagues entières,récitant des chapelets de trucs parlant d'amour et de fraternité, pendant que les prètres de tous bords leur criaient, de très loin derrière, de ne pas se faire de mouron, que de la place, au paradis, y'en avait plus qu'ils pourraient en occuper et qu'en plus, ils auraient un billet de logement spécial.

L'homme a beaucoup évolué. Il peut maintenant continuer de tenter de convaincre les durs d'oreille, avec un matèriel bien plus sophistiqué. N'empêche. Pour la beauté de la démarche, il apprécie toujours le petit combat en corps à corps rituel lui permettant de souffler la bonne parole à son adversaire, jusqu' au dernier souffle, justement.

Et les incroyants, me diriez-vous ? les impies, les infidèles, les athées ? Et bien, ils n'ont même pas la consolation de pouvoir tenir la marque des scores, étant donné que, puisqu'il nait et meurt , en permanence, le même nombre de convaincus de chaque côté, je crains fort que nous restions sur un sanguinolent match nul pendant longtemps.
A moins qu'un des camps ne le remporte finalement, un jour; Dans ce cas, tout le monde serait d'accord.
Oh, pas longtemps ! Il y aura surement quelques prophètes qui s'amèneront, peinards et pleins d'amour, pour leur dire que Dieu les a envoyés chez eux en particulier, pour leur dire que........