Ferme tout, le soleil est sale Laisse les machines de chair Habitées de courants morts Qui vont viennent sous leur suaires Vidées de leurs ressorts. Leurs coeurs raides sous la graisse Et leurs yeux chassieux, Sont mécaniques en laisse.
Ferme tout, le soleil est sale Les peaux ternes sont racornies Elles se fendillent, jaunies, Suintantes sous les boursouflures, Sous les fêlures. Ils ont mis les voiles Et font pression, La beauté est en accusation
Ferme tout, le soleil est sale La brûlure du fiel à tout rongé Les cases sont toutes grisées Je veux le silence Je veux ailleurs loin Le soleil se meurt De tant de laideur
Ne me parle pas Ne me regarde pas Aujourd'hui je ne veux rien Aujourd'hui je ne t'aime pas Aujourd'hui je n'aime personne Je ne veux personne, ni eux, ni toi, ni moi Le soleil est sale, ferme tout. Tais toi.
Lydia Maleville
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