Il est venu, le printemps ivre de passions, De cieux lumineux, de brises et de fleurs, Ivre de soleils brillants, ivre de rayons Qui s'infiltrent par ma fenêtre en douceur... Un souvenir renaît, de l'ivre impatient, Des cieux iniques qui ne brisent son malheur, Des vieilleries usées, Des pauvres, des haillons Qui enterrent sa vie dans la forte douleur... Le printemps est venu ! A sa sante mes verres ! Mais je ne pourrai aimer ses belles odeurs, Car toute ma vie, toute beauté, c'est l'hiver Qui lui seul a témoigné mes tristes malheurs. Tu m'es venu, printemps, à ta sante mes vers, Mais sache aussi que je ne veux de tes fleurs : Car l'amour n'y est, même dans tes airs ; Que dans l'hiver je vis, et dans l'hiver je meurs.
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