Près de l'âtre jauni par des flammes suaves Où crépitent encor les rondins effeuillés, Sur un siège voguant en un flot répété Est assise toujours une femme si brave.
Quand la saison bénie où fleurissent les champs Annonce sa venue grâce au léger mistral, L'épouse laissant là son fauteuil ancestral S'en va sur les sentiers récolter le formant.
Et quand frappe au carreau ou l'automne ou l'hiver, Et que le champ naguère empli n'est que désert, Que couvre le pays un duvet plein de neige,
En gestes répétés, en gestes réguliers, Elle tresse sans fin, basculant sur son siège, Près de l'âtre jauni, les lanières d'osier.
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