A ce petit bruit s’est inséré ceux de petits insectes rampants non loin de moi, des fourmis, des blattes ou encore des cafards je ne saurais dire, ces bruits se transformant petit à petit en écho puis prenant de l’ampleur et devenant un son bruyant, un tel vacarme que mes oreilles ne le supportaient plus. Je n’en pouvais plus, ce son si infernal me tranchait incontestablement le cerveau, une horreur, un enfer. Je criais que tout s’arrête, puis je hurlais que l’on me sauve, que je devienne sourd, que l’on me sorte de là , je n’entendais même pas mes cris alors que je hurlais. Et puis stop ! Plus rien. Plus rien pendant peut-être trois ou quatre secondes, un silence, un malaise remplaçant le vacarme, il n’y avait plus aucun bruits, rien juste moi dans la nuit noire et dans le silence le plus complet. « Aaaaaaaaargh ! » un cri si puissant sortant de nulle part et m’entourant ne serait-ce qu’une seconde puis s’en allant et disparaissant en un écho. « Iiiiiiiiiiiiiiiih !! » encore un cri, si dur et si aigu que j’ai cru tomber dans les pommes, un tel malaise, mon cœur qui battait de plus en plus vite et impossible à ralentir, mon sang s’était glacé. J’ai cru mourir.
Le silence reprit ses droits, redevenant maître des lieux. Il m’aura fallu du temps pour comprendre que je m’étais évanoui, sans lumières comment savoir si je dormais encore, si ce cauchemar ne m’avait pas piégé et qu’il suffirait d’attendre pour se réveiller ? Mais ce n’est pas ce que j’ai fait, certes j’ai attendu quelques temps afin que mon pauvre cœur se remette de ces terribles frayeurs. Je devais continuer, suivre le chemin tout tracé par les fissures des parois, pas question de faire demi-tour et revivre encore ça, je suivais mon instinct. J’ai marché pendant un temps qui n’en finissait pas, j’avais bien l’impression d’être dans ce puits depuis bien une cinquantaine d’années, je n’avais plus vraiment conscience du temps. C’est après avoir marché longtemps que j’ai à nouveau entendu quelque chose : de faibles miaulements de chats. Mais pas ces affreux miaulements de ces chats qui veulent se battre entre eux ou en chaleurs mais plutôt d’agréables miaulements. Ils gagnaient en intensité plus j’avançais, j’étais comme attiré. Si agréables, ils m’envoutaient, me poussaient à avancer. Je me sentais bien, calme et apaisé (depuis bien longtemps) je n’avais plus peur d’avancé, si bien que sans m’en rendre compte je m’éloignais des parois, m’enfonçant dans l’obscurité sans crier garde et sans penser aux cris que j’avais entendu précédemment. J’ai marché dans une flaque d’eau par inadvertance. Un « plouf » qui me surprit à bien des égards, de l’eau, enfin ! C’est à ce moment que je me suis rendu compte que je suffoquais et suais à grosses gouttes, j’étais complètement déshydraté. Alors je me suis jeté corps et âme sur cette flaque d’eau et me délectai d’assouvir ma soif. Lorsque je me rendais enfin compte. Les miaulements avaient cessés, je relevais la tête et pu enfin retrouver la vue. Des milliers d’yeux jaunes brillaient dans l’obscurité du puits, ils me regardaient, me fixaient des yeux. Je ne bougeais pas et restait planté là à les contempler. Des yeux de chats ou encore … Non ! Non ça ne se peut pas, pas des loups ! Les yeux disparurent lorsqu’un tic tac apparut, un certain tic tac que j’avais déjà entendu il n’y a pas si longtemps, celui que je redoutais tant à présent. Il ne se rapprochait pas pour autant, je l’écoutais attentivement quand quelque chose me tapota l’épaule, m’amenant un sursaut, puis la tête, la main, les yeux …De l’eau, la pluie. Il commençait à pleuvoir de plus en plus, les gouttes devenant de plus en plus grosses et de plus en plus lourdes, mais comment étaient-ce possible ? Pas de trou dans le plafond de ce tunnel cependant je n’eu pas le temps d’y songer beaucoup car me voilà happer par un courant d’eau, un mur d’eau semblable à une vague qui m’emporte au loin. Je manque de peu de me noyer, l’eau rentre dans mon corps si fragile. Puis, plus rien.
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