Moi qui suis ton admirateur le plus fervent, lorsque je te contemple si belle, si douce et si exquise, je n'ai pas d'autre choix que de courber l'échine au pied de ce lit de roses sur lequel tu es aujourd'hui étendue. Car, mon seul devoir est de te vénérer.
Chacune de tes courbes est un monde en soi, emprunt de pureté et de délicatesse. Chacun de tes monts et de tes creux, chaque vallée et chaque colline qui te modèle, est un univers dont je m'enivre. Chaque trait de ton visage m'emporte dans des Au-delà qui n'existent qu'au cœur de nos songes les plus fantasques. Tandis que tes yeux vermeils sont des portes ouvertes sur des océans de volupté. Et que ta chevelure de feu irradie mes sens, les embrasant d'un feu sacré qui me consument de désir.
Mais, ce qui attise le plus cette passion de toi effrénée, c'est de te savoir si proche de moi. Allongée et offerte au centre de ce nid d'amour, je ne peux que remercier les Dieux d'autrefois d'avoir fait de moi le Gardien de tes Nuits. Indigne de cet honneur, je le suis en vérité. Mais jamais je ne faillirai au privilège qui m'a été accordé en des Temps où la Beauté du cœur et du corps n'avaient pas droit de cité ; en ces Ages reculés où l'un et l'autre s'affrontaient sans retenue, détruisant au cours de guerres incessantes ce que je porte de plus précieux en moi.
Aujourd'hui, pourtant, tu es là. Des larmes de dévotion s'échappent silencieusement, et je ne peux les retenir. Alors, bien que tu ne la voie pas, ma silhouette écorchée commence à trembler ; la souffrance la plus extrème s'empare de moi. Des flots de sang bouillonnent et hurlent leur désespoir. Tandis que ma volonté de vivre m'abandonne ; et que je t'offre sans regret, sans amertume cette lueur capable de te sortir de ce sommeil dans lequel tu t'es perdue...
Dominique