Les coqs de Constantinople Sont perchés sur leurs mats De leurs piliers zébrés de sinople Ils s'égosillent, et braillent à tout-va Ah la, la !
Ils emplissent l'air de l'aurore Comme tous les passereaux A l'aube, ils jettent leurs pics sonores Qui tôt t'arrachent les boyaux Ah la la !!
De leur perchoir, torturent tes nerfs, tes oreilles Ils modulent leur lancinante plainte Les élus du calife maître de ton sommeil Règnent sur les pensées et les craintes Ah la la !!!
Belle Byzance aux sept collines Vibre sous l'intruse onomatopée De ces coqs mal-plumés, misogynes, Du sultanat ils sont les fiers gallinacés Ah la la !!!!
En bas la basse-cour s'éveille Les poules tout le jour gratteront le sol Soumises au braillard qui surveille Enchiffonnées, objet de viol , de dol ... Ah la la !!!!!
De Bagdad à Istambul, la vie en cage Des pondeuses sous leur rêves de grillage On leur dit, sages ! bientôt "l'al-janna" Mais prostrées, leurs peurs disent "Jahannama" Ah la la !!!!!!
Atatürk vite revient Tes coqs comme des chiens Mordent ne respectent rien Bien plus cruel qu'un païen Ils saccagent plus méchants Plus impies qu'un mécréant. Ah la la !!!!!!!
Ils asservissent leurs femmes, leurs voisins Trop frustrés, fils d'Aboû Nouwâs, sodomites comme des focs Et moi, je te le dis j'aime beaucoup les coqs Je les aime tant, et je les aime câlins, Mais surtout, Je les aime au vin. Ah la la ! Ah la la !!!!!!!!!!
Lydia Maleville
|