Dans le soir qui tombait sur l'infini muet, Tout me semblait lointain : les sombres souvenirs, Ce peuple irraisonné qui hante l'avenir, Qui chante dans mon cœur en tristes menuets.
Dans le lointain couchant, le char aux reflets d'or Laisse sur l'horizon son voile inexorable Et dans le sylve épais de hêtres et d'érables Couvert par les secrets de la nuit qui endort,
Je vois qui scinde l'ombre, en rythmes répétés, Les flammes du passé aux lames détestées. Ce peuple qui s'avance en la sente certaine
Parcourant sans répit le vallon étiré, Capture mon regard, l'enlace d'une chaîne Et arrache mon âme au repos désiré.
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