S'échappant de la source, Petit ruisseau pressé, Ponctue sa vive course De vasques cérulées, où quelque oiseau farouche S'ébroue avec méfiance Quand le soleil se couche A l'orée du silence. C'est avec frénésie Qu'il cherche son chemin Ignorant les récits Des pays riverains. Il est groggy parfois Et calme son élan Quand en cascade il choit Donnant embruns au vent. Il s'ouvre, s'éparpille, Et prend un air d'étang, pour baigner une famille De roseaux haletants. Puis repart décidé Pour affronter enfin Les claques assénées Par la roue du moulin. Pour le reste il n'a cure. Une seule idée l'excite, Lui fait presser l'allure. Pourquoi va-t-il si vite? C'est pour ce beau voyage Qui le porte si haut A bord d'un grand nuage Pour retomber en eau.
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