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Accueil >> xnews >> La prise de Jérusalem - la bataille de Dorylée (1ère partie) - Poèmes confirmés - Textes
Poèmes confirmés : La prise de Jérusalem - la bataille de Dorylée (1ère partie)
Publié par ironik le 07-02-2013 18:50:00 ( 1481 lectures ) Articles du même auteur



Sur la plaine, elles marchaient, les colonnes chrétiennes,
Comme ont déjà marché, en une époque ancienne,
Les troupes d'Alexandre et celles des consuls,
En ce désert brûlant, en cette canicule
Et sous l'azur voûté, et sous l'astre fait d'or,
Les lances, les épées , les trompes et les cors,
Les casques décorés chacun de leur panache,
Les poitrails imposants et les lourdes rondaches
Au tour cerclé de fer, tout ces objets de mort
Rayonnaient dans le jour jusqu'en le camps des Maures,

Car ils avaient posé leur riche campement
Quelques milles plus loin, prêts pour l'affrontement.
Dans une grande tente, celle de leur sultan,
L'on pouvait observer les parois tapissant
Des toiles provenant de tout pays conquis :
Le jaune du pays où Gilgamesh naquit,
Le carmin apporté de la belle Bagdad,
L'azur du Sahara et ses nombreux nomades,
Et le jade luisant, plus beau que tous les autres,
De Java transporté sur de fragiles cotres.

Il trônait au milieu des nombreuses voilures
Un précieux coffret recouvert de gravures
Qui contait les combats du fameux général,
Son renom, ses exploits, sa gloire magistrale.
Au temps où verdissaient les rameaux vigoureux,
Le sultan emmena, lors d'un rapt bienheureux,
La dame désirée, princesse de naissance,
Pour garnir son harem d'une digne opulence.
Tels étaient les exploits du sultan Al Wamas,
Tels étaient les exploits du sultan de Damas.

Ce coffret renfermait un trésor ineffable :
Un cimeterre courbe au fil inaltérable
Dont le pommeau serti d'un immense grenat
Passait de père en fils, gloire du sultanat.
Dans cette grande tente richesses certaines,
Le sultan préparait une lutte incertaine,
Car il allait devoir, dans quelques temps à peine,
S'avancer tout armé sur la brûlante arène
Pour la gorger de sang - serait-ce donc le sien ? -
Pour la gorger de sang - ou celui du chrétien ? -.

Ses fidèles servants, s'affairant alentours,
Le paraient dignement de ses plus beaux atours.
Son torse fut couvert d'une armure dorée,
En scènes de combat richement décorée,
Et sous le fer gravé, caressant son échine,
Il portait un habit de soie venue de Chine.
De ses habiles mains, en gestes usuels
Le servant enlaçait du fer habituel
Les mollets et les bras de son maître adoré
Qui allait batailler sur l'arène dorée.

Tandis que le sultan s'apprêtait dans sa tente
Les barons chevauchaient sur la brûlante sente.
Ils savaient que bientôt l'un d'eux dégainerait
Pour le sang à verser son glaive sous les rais.
Déjà depuis la veille, un groupe d'éclaireurs,
Sur leurs chevaux ailés, quand s'avançaient les heures,
Avait d'un œil perçant perçu dans l'horizon
Les innombrables feux qui semés à foison
Dans la plaine étendue telle une large mer
Annonçaient les soldats et leur destin amer.

Après avoir miré l'immense campement,
La troupe avait tourné bride rapidement
Pour rentrer prestement vers les barons chrétiens
Annoncer les armées et le camp égyptiens.
À la vue de Raymond, le comte de Provence,
Le premier chevalier, aussi venu France,
Sauta de son cheval et s'avança à lui :
" Dans la plaine étendue telle une mer, il luit,
Comme un brasier vivant, d'indénombrables flammes ;
Il flotte dans le vent de nombreux oriflammes

Que mon regard perçant ne pût tous recenser.
Pourtant je discernais, dans la foule insensée
Des étendards offerts à nos yeux scrutateurs,
Le lion d'or de Damas, ce sombre annonciateur
Des vies qui sous les cieux bientôt seront brisées.
Il flotte également en ce soir irisé
Le long serpent d'Alep tout d'ébène couvert,
Le cairote caïman dormant sur un fond vert
Et le griffon d'azur, venu d'Alexandrie."
Aux mots du chevalier, le comte dit ceci :

"Qu'il s'éveille en ton cœur la bravoure du juste
Car nous sommes ici pour une cause juste.
Il te faut endormir les craintes et l'effroi
Car tu combats ici pour défendre ta foi.
Le nombre importe peu lorsque descend des cieux
L'archange Gabriel au glaive furieux
Qu'accompagne toujours les nuées séraphines
Et leurs célestes traits à la pointe assassine
Pour venir assister ses fidèles croyants,
Pour venir assister ses paladins fervents.

Lorsque l'orée fuira les contrées de l'Asie
Et portera ses pas et leurs traces rougies
Dans l'horizon nouveau, il nous faudra alors
Revêtir nos hauberts sertis d'argent et d'or,
S'armer de nos épées, ces fidèles amantes,
Avancer dans le jour sur l'arène brûlante
Et quand l'astre sera dans le centre du ciel
Nous aurons débuté une lutte mortelle.
L'ennemi sera fier, brave et plein de valeur,
Mais il n'endurera les assauts du Seigneur."

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Les commentaires appartiennent à leurs auteurs. Nous ne sommes pas responsables de leur contenu.
Auteur Commentaire en débat
Loriane
Posté le: 08-02-2013 16:48  Mis à jour: 08-02-2013 16:53
Administrateur
Inscrit le: 14-12-2011
De: Montpellier
Contributions: 9505
 Re: La prise de Jérusalem - la bataille de Dorylée (1è...
Sniff; sniff ...
frustrations !
Ironik, tu vas perdre ta tête , étourdi, va !!
ironik
Posté le: 08-02-2013 17:08  Mis à jour: 08-02-2013 17:08
Plume d'Or
Inscrit le: 13-06-2012
De:
Contributions: 77
 Re: La prise de Jérusalem - la bataille de Dorylée (1è...
C'est corrigé!
Loriane
Posté le: 08-02-2013 18:19  Mis à jour: 08-02-2013 18:19
Administrateur
Inscrit le: 14-12-2011
De: Montpellier
Contributions: 9505
 Re: La prise de Jérusalem - la bataille de Dorylée (1è...
Tu m'épapates !
Tu m'éblouis, c'est beaucoup de travail et çà coule très bien.

Citation :
Rayonnaient dans le jour jusqu'en le camps des Maures
,
là je trouve 13 pieds

Citation :
Des toiles provenant de tout pays conquis :
Le jaune du pays où Gilgamesh naquit,

La répétition de "pays" me gène, ce n'est pas très heureux, je trouve;

Citation :
Tels étaient les exploits du sultan Al Wamas,
Tels étaient les exploits du sultan de Damas.
Cet effet d'épiphore est très musical et j'aime beaucoup.

Citation :
À la vue de Raymond, le comte de Provence,


Il y a une erreur ? Raymond n'était pas comte de Provence, il était comte de Toulouse, c'est le roi René qui fut un temps comte de Provence, me semble-t-il!

Citation :
Nous aurons débuté une lutte mortelle.

Attention débuter est un verbe intransitif, il n'accepte pas de complément. Si cette faute se répand dans le français moderne, où l'on peut parfois la tolérer, cet emploi en revanche est anachronique dans ton texte de français ancien.

Le style est parfait, on retrouve l'ambiance de la grandiloquence verbale qui convient au lyrisme de ces grandes épopées guerrières
La dernière strophe" héroïque" est très brillante.
Merci
emma
Posté le: 09-02-2013 11:03  Mis à jour: 09-02-2013 11:03
Modérateur
Inscrit le: 02-02-2012
De: Paris
Contributions: 1494
 Re: La prise de Jérusalem - la bataille de Dorylée (1è...
Cette épopée se lit facilement car les vers sont soignés et le rythme coule.
J'ai aimé le passage à propos du cimeterre. Je trouve beaucoup d'exotisme aux descriptions du camp du Sultan, c'est très agréable.

Bonne continuation !
ironik
Posté le: 10-02-2013 21:25  Mis à jour: 10-02-2013 21:25
Plume d'Or
Inscrit le: 13-06-2012
De:
Contributions: 77
 Re: La prise de Jérusalem - la bataille de Dorylée (1è...
Bonsoir,

Merci de ton commentaire!

"Rayonnaient dans le jour jusqu'en le camps des Maures" fait 12 vers (Ray/o/nnaient / dans / le / jour / Jusqu' / en / le / camps / des / maures)

Pour la répétition, tu as raison! Cela m'avait échappé!

S'agissant du comte de Provence, encore une fois, tu as raison! Je vais modifier le vers pour arranger le texte à la réalité historique.

Et enfin, je vais également modifier le verbe débuter!
Mes préférences



Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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