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Poèmes confirmés : Nouvel an Ajaccien
Publié par Bacchus le 05-02-2013 22:51:50 ( 1079 lectures ) Articles du même auteur




Il va être minuit. Calme avant la tempête...
Depuis bien des années, le rite se répête :
Ajaccio qui dormait en village pépère
Va, dans quelques instants, être en état de guerre.
Premier des douze coups, le seul que l'on entend.
C'est le coup de starter que tout le monde attend,
Précédent de très peu tous les bruits de fenêtres,
Pour la célébration de l'année qui va naître.
Brusquement, de partout, éclate vers les cieux
Le bruit assourdissant provenant d'armes à feu,
Par à-coups, par saccades ou en longues rafales,
Envoyant dans la nuit quelques milliers de balles.
Je suis sorti, prudent, au bord de ma terrasse,
Afin de surveiller la terrasse d'en face.
C'est celle d'un monsieur qui, pendant une année,
Ne me montre qu'un soir la couleur de son nez,
Et ce sera ce soir...Le bruit assourdissant
Eclate dans les rues, vides de tout passant.
Mon voisin de palier, du bord de sa fenêtre,
Annonce, en connaisseur, ce qu'il croit reconnaître :
" C'est un petit calibre " et il est dédaigneux.
" Une kalachnikov ! " Il est respectueux.
Mais en face de moi s'entrouvre, doucement,
Cette porte fermée depuis déjà un an.
Un visage émacié se montre à la fenêtre,
Semblant se demander s'il va oser, peut-être ?
Puis, en robe de chambre, un fantôme apparaît,
Guettant autour de lui et semblant effaré.
D'un pas mal assuré, il recherche un coin sombre
Et se met dos au mur, dissimulé dans l'ombre.
Il dresse vers le ciel un flingue monstreux
Et vide son chargeur, brusquement, dans les cieux.
Huit coups, bien espacés : je compte chaque fois,
Et puis, en clopinant, il rejoint son chez-soi.
C'est fini. Je serai une année sans le voir,
Même pas son reflet que je puisse entrevoir ;
Mais j'ai le sentiment d'une année bien finie
Lorsque ses coups de feu éclatent dant la nuit.
Le calme est revenu en un petit quart d'heure.
Seuls quelques acharnés, tout débordants d'ardeur,
Vont au bout des chargeurs qu'ils possèdent encore,
Tentant, de l'an passé, de battre le record.

J'ai cherché, une année, un endroit plus tranquille,
Dans un coin de maquis, éloigné de la ville;
Plus de gens belliqueux, plus rien pour m'alarmer.
....A en croire le bruit, les vaches sont armées.

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Les commentaires appartiennent à leurs auteurs. Nous ne sommes pas responsables de leur contenu.
Auteur Commentaire en débat
Loriane
Posté le: 06-02-2013 22:21  Mis à jour: 06-02-2013 22:21
Administrateur
Inscrit le: 14-12-2011
De: Montpellier
Contributions: 9505
 Re: Nouvel an Ajaccien
Morte de rire, ah c'est bon de te retrouver avec tes vers qui coulent simple et clairs.
Mais là je suis morte de rire parce que ce genre de manifestations guerrières me rappellent des cérémonies de mariage dans les pays du proche Orient où le culte du machisme violent et de la guerre règne encore comme à l'époque préhistorique, et cette jolie habitude de crétins fait chaque année des morts par légion.
J'ai gardé longtemps dans mon portefeuille un article de journal du Kazakhstan qui annonçait :
Dans une fête de mariage, comme le veut la coutume les invités heureux ont manifesté leur joie et entraînés par l'enthousiasme ils ont vidé les chargeurs de leurs fusils : 11 morts dont la mariée.
Garantie véridique et pas exceptionnel.
Trop con !!!!!!!MDR
Pardon, mille pardons mais ce fait divers, pas rare du tout dans ce pays , déclenchait toujours sur moi, une crise de fou-rire, dingue, plus con j'avais encore jamais vu !

Citation :
.A en croire le bruit, les vaches sont armées.
NOOOOn pas elle, les chéries

Merci pour le retour
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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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