La voilà repartie ainsi qu'elle est venue, Comme un songe fugueur battu par mes pensers. On la voit s'éloigner et déjà pénétrer Dans le peuple infini des ombres inconnues.
Je la pensais rester pour quelque instant encor. Pourtant ce vain espoir, en un moment conçu, S'estompe avec la nuit, qui à peine aperçue, Est déjà repoussée par les premiers feux d'or.
Cette molle paillasse, ô ! combien elle est vide En ce matin chétif, en ce jour insipide. Les heures vont passer jusque la nuit venue,
Et lorsque l'ombre noire aura posé son voile Sur ma couche amollie, pour quelque instant ténu La rejoindre j'irai sous ce tissu d'étoiles.
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