Sur le trottoir gris du désespoir Elle attend, elle attend figée comme le marbre Sous son manteau qui lui sert de dortoir Elle attend, elle attend comme un vieil arbre Son visage son regard son sourire Elle attend, elle attend ses rires avec sa mémoire Seule amie, pour la soutenir Elle attend, elle attend comme au parloir Prisonnière de sa misère Elle attend, elle attend la lueur dans le couloir Pour un peux de sa chaleur Elle attend, elle attend sans espoir Mais qu'importe, à demi morte Elle attend, elle attend sans y croire Que demain, que demain la réconforte Elle attend, elle attend l'illusoire Sans jamais rien voir Elle attend, elle attend depuis si longtemps l’âme perdue sans espoir Elle attend, elle attend sous les griffes du temps Le regard de l'enfant Elle attend, elle attend ses yeux noir Perdu dans l’océan Elle attend, elle attend sur ce trottoir Comme une âme en peine Elle attend, elle attend dans le silence Sous ses heures qui saignent Elle attend, elle attend sa délivrance Telle une esclave en souffrance Elle attend, elle attend le compte à rebours Dans l'ombre de sa démence Elle attend, elle attend son dernier jour Son dernier jour, pour rejoindre l’innocence Elle attend, elle attend usée, et pour tant Elle attend, elle attend sous le moire de l'évidence La douceur de son enfant Dans ce soir, l’âme au bord du tunnel Elle attend, elle attend le signe des cieux Le signe de dieux, dieux notre père éternel Elle attend, elle attend, qu'il éteigne les yeux.
|