Te souviens tu encore De cette belle aurore Avançant avec peine Ses haillons orangés Parmi l'ombre inchangée Des ténèbres et peines ?
Qu'elle était pauvre alors, Elle et son maigre corps! Qu'elle était décharnée Par le jour vorace et Tant de veilles passées En luttes acharnées!
Pourtant avec l'aurore Il subsistait encore Quelques astres nacrés, En perles répandues Dans la vaste étendue : Ils palissaient, navrés.
De ses doigts orangés De carmin mélangé, Cette belle éphémère, Bientôt et sans rigueur, Éteignît la lueur De ces astres amers.
Mais elle également S'éloigne mollement : Ses haillons colorés Ne peuvent résister Face au char détesté Du grand astre doré.
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