Quand elle revient, mon vieux verrou Ne lui résiste pas beaucoup. Si je la vois j'ouvre les bras En dépit de mon embarras. Je sais qu'elle va m'accompagner Pour un temps indeterminé. Et là , elle reprend ses manies, Elle me ressasse les temps bénis Où j'étais perclus de jeunesse, Où la vie déroulait sa liesse. Puis elle regarde les jours filer Par la fenêtre des regrets. Elle aime me fredonner des larmes, Me lire les poèmes qui désarment Les plus belles journées de printemps. Elle se complait par tous les temps A fureter pour m'exhiber Les laideurs de l'humanité. Mais je ne sais pas la banir, Et si elle revient, à vrai dire, C'est que sa place est reservée Prés de mon coeur, dans une plaie.
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