(La poésie n’est qu’un jeu de mot… jeu de vilain)



L’INDISCIPLINE DE MA PENSEE

Quand chaque mot est une pensée
Quand chaque image soupesée
Quand chaque vers est une fractale
Quand la parole est l’Idéal
Et que la rime, quand je le veux
Chaque mot, chaque souffle est comme un je
De construction
Où l’émotion trouve sa place
Dans les silences
Ou dans le CRI ou dans l’espace

La poésie n’est pas écrits
Elle est parole
La poésie n’est pas figée
Elle s’envole

Elle est partie !
Elle est…
Insaisissable
Elle est…
Indéfinissable
Elle est…
L’Indicible de ma pensée
Quand bien même je m’efforce
A dire des choses…
A dire la beauté des roses…
A dire l’heure exquise
Déjà,
Ce qu’elle esquisse
Elle l’a quitté

Elle m’a quittée
Elle s’est enfuie…




REMEDE CONTRE LA MORT

On va et vient
A cent à l’heure
Contre la vitre
Cent fois heurtés
Derrière l’écran
De ce triste décor

En anonymes
Bien trop pressés
Bien trop stressés
Toujours en r’tard
Courant derrière
L’horodateur
Le temps c’est de l’argent
A contre temps
Du grand bonheur

Avant trente ans
On est déterminé
Tout est presque terminé
Y a plus qu’à suivre
La voie rapide
Qui va tout droit
Boulevard de la mort

Poésie,
Tu es cette vocation
Venue sur le tard
Qui ralentit le temps
Comme l’appel au hasard
D’une étrange dame blanche
Et l’on boit ton calice
D’éternelle jouvence
Espérant sans cesse
Que de soi la vie déborde
Et l’on s’invente
Quelque chose d’insensé
Remède contre la mort



N’AYONS PAS PEUR DES MOTS

N’ayons pas peur des mots
Appelons un chat un chat
Quand à bon chat bon rat
Et au chas le chameau
Les mots comme chien et chat
Se font des entrechats
Se font des anicroches
Crochepied au de la lettre
Et quand au pied du mûr
Picorant du pain dur
Les mots se font la malle
Ça n’a rien d’anormal
Foi d’homme, foi d’animal
Et foi de mes ormeaux
N’ayons pas peur des mots

Quand il était une fois
Dans la ville de Foix
L’homme qui avait les foies
Il se dit « ma foi
Ils sont d’humeur chafouine
Tous ces chats, toutes ces fouines
Qui dansent dans ma cuisine
Quand le maitre n’est pas là »
TRA ! LA ! LA ! LA !

Nous n’ sommes pas encore grands
Mais juste des marmots
Qui se disent : c’est marrant
Quand la vie, amarante,
A ses bas et ses hauts
Et ses Oh ! Et ses Ah !
Et quelques jeux de maux
Oh ! Qui se jouent de moi ?
Ma foi…

N’ayons pas peur des mots
Même s’ils nous font dire
N’importe quoi !
N’importe quoi !
N’importe quoi !
TRA ! LA ! LA ! LA !