L'enfant d'Alger
Cet enfant qui marchait joyeux sous le soleil, Ébloui comme Alice aux Pays des Merveilles, Dans les rues toutes blanches, lorsque midi sonnait, Cet enfant se disait "je suis le roi d'Alger"
Un roi, en vérité, aux multiples trésors Dont le royaume bleu s'étendait jusqu'au port, Comment ne pas penser, lorsque l'on a dix ans, Qu'il ne peut exister un autre enchantement ?
Les plages alanguies des beaux matins d'été Apaisaient pour un temps sa faim de liberté, Il courait vers les vagues, il hésitait parfois Et plongeait dans l'écume avec un cri de joie.
Et dans ce paradis, sous un ciel sans nuages, Il ne connaissait pas d'autres livres d'images Que les jardins d'Alger qui contemplaient la mer, Avec tant de parfums dans la brise légère.
Mais l'enfant a grandi, aujourd'hui c'est un homme, Il y a bien longtemps qu'il n'a plus de royaume, Il va seul dans la vie, sans passions et sans haine, Les souvenirs sont là pour apaiser sa peine.
Je dédis ce poème à mon pays perdu, Dont la douceur de vivre à jamais disparue A mis, dans mon enfance, une flamme d'amour Qui vivra, en mon cœur, jusqu'à la fin des jours.
Doudou (paroles déclarées à la SACEM)
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