Il était enfant, né de la guerre Il vivait dans une écurie de labeur Du temps où les chevaux bateleurs Parcouraient les canaux sans horaire
Les va nus pieds portaient juste ce sobriquet De guenilles en lambeau de renom S’habillaient pour rejoindre le Donon À l’école buissonnière des coquins satanés
Pas d’eau c’était la corvée dure De ces hivers gelés à la glace légère Et il dansait avec le feu pour de l’eau chère Il était le pouilleux de la marbrure
Il se rassurait quand tombait la nuit De ces monstres ferreux qui vomissaient Leurs crachats par tous leurs pores exaltés Il courait pour ne plus subir ces crispés cris
Les gelures de l’hiver entamaient son ardeur Pour l’école des grands, garante de son effroi On le maltraitait comme un pestiféré narquois Il n’avait que son cœur à interposer aux frayeurs
C’était le temps des travaux au charbon Il attendait le noël de l’usine pour un bien On lui donnerait pour l’année un ballon lorrain Il rêverait des vedettes, il deviendrait champion
Malheureusement son destin a pris le pas Il a souffert dans la soude à petit feu Ce travail l’a laissé et le laissera toujours factieux Pas de vacances à prendre dans ces années lÃ
Il me disait je voulais apprendre le monde Ce que j’ai appris c’est le destin qui l’évoque Il vous entraîne là où il veut et vous le débloque Le mien était de souffrir, j’ai souffert l’immonde. ☼ƑƇ
|