La pluie d'hiver remplit Des moules de pas dans la terre glaise. la nuit d'hiver entraîne Une caserne dans la forêt. La guerre est encore tiède. D'autres petits soldats, D'une lègion étrangère, Ont pris quartier dans les reliefs De la caserne atterrée. Une escouade d'uniformes et de casques, La face camouflée par du noir qui désâme, A la nuit pour saison. Un bistrot fait ce qu'il peut de lumière Pour vernir un morceau de trottoir. Pour étendre au mur d'en face, La guirlande disparate de nos ombres pensives. Elles badaudent sous la pluie noire. La pluie noire blanchit les quelques nouilles D'une marinade répandue sur le sol. Les pas de glaise emportent La vinasse avilie. Une pélerine à képi est penchée vers un râle mou-plié. Il donne sa joue pendante à la pierre du mur. Le râle était polack, italien ou lorrain? Il était mou-plié.
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