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Poèmes confirmés : Rue Bellevue
Publié par tchano le 24-11-2012 22:00:00 ( 1218 lectures ) Articles du même auteur



La pluie d'hiver remplit
Des moules de pas dans la terre glaise.
la nuit d'hiver entraîne
Une caserne dans la forêt.
La guerre est encore tiède.
D'autres petits soldats,
D'une lègion étrangère,
Ont pris quartier dans les reliefs
De la caserne atterrée.
Une escouade d'uniformes et de casques,
La face camouflée par du noir qui désâme,
A la nuit pour saison.
Un bistrot fait ce qu'il peut de lumière
Pour vernir un morceau de trottoir.
Pour étendre au mur d'en face,
La guirlande disparate de nos ombres pensives.
Elles badaudent sous la pluie noire.
La pluie noire blanchit les quelques nouilles
D'une marinade répandue sur le sol.
Les pas de glaise emportent
La vinasse avilie.
Une pélerine à képi est penchée vers un râle mou-plié.
Il donne sa joue pendante à la pierre du mur.
Le râle était polack, italien ou lorrain?
Il était mou-plié.

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Auteur Commentaire en débat
Loriane
Posté le: 30-11-2012 18:04  Mis à jour: 02-12-2012 15:56
Administrateur
Inscrit le: 14-12-2011
De: Montpellier
Contributions: 9505
 Re: Rue Bellevue
Le regard du rêveur poète :
Citation :
Un bistrot fait ce qu'il peut de lumière
Pour vernir un morceau de trottoir.
Pour étendre au mur d'en face,
La guirlande disparate de nos ombres pensives.
Elles badaudent sous la pluie noire.

Magnifique
Comme dab tu nous entraînes dans l'ambiance de tes mots .
Super.
Merc
emma
Posté le: 02-12-2012 13:38  Mis à jour: 02-12-2012 13:38
Modérateur
Inscrit le: 02-02-2012
De: Paris
Contributions: 1494
 Re: Rue Bellevue
J'aime beaucoup ce passage :

La guerre est encore tiède.
D'autres petits soldats,
D'une lègion étrangère,
Ont pris quartier dans les reliefs
De la caserne atterrée.
Une escouade d'uniformes et de casques,
La face camouflée par du noir qui désâme,
A la nuit pour saison.

Climat de désolation de ces soldats que l'on aperçoit à peine
Ce texte mené de pluie battante m'entraine dans des visions presque cinématographiques.
Mes préférences



Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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