Elle voulait une maman.
Elle, elle voulait une maman Elle voulait juste être aimée, Elle, elle voulait des regards, Elle voulait beaucoup recevoir, Elle ne voulait rien donner.
Elle, elle voulait un homme, un amant, Elle lui offrait ses emportements, Son discours ni respectueux, ni patient Elle vivait ses colères sans compter, Sans compter sur elle pour les calmer. Elles s'entourait de fantômes douceur, Qui ne devaient rien demander.
Elle veillait fort sur son bonheur, Elle savait si bien se préserver. Elle rejetait le timide sans l'épargner. Elle voulait être entendue, écoutée, Mettre ses mots sur la parole des autres, Les autres ne devaient jamais déranger.
Elle voulait une famille pour l'entourer, Pour elle, une famille de carton-paille. Elle disait, moi, je travaille, Je suis fatiguée, fatiguée! Aux demandes, elle disait, non! Elle disait, non, je veux me poser.
Elle n'avait pas scrupule à blesser; Elle avait le ton péremptoire et cassant, Prompte à la ire comme un volcan,
Elle, elle voulait une maman, Elle ne voulait que recevoir, Sans rien donner.
Elle, elle voulait être maman, Elle voulait un bébé. Mais où trouver un bébé, un ange ? Qui jamais ne salit ses langes ? Qui fait ses dents sans pleurer, Un bébé qui dort sans la réveiller, Où trouver un bébé-maman ? Un tendre petit médicament, Qui allait juste l'aimer ? Sans jamais la déranger ?
Un bébé qui donnerait son regard d'enfant, Et, qu'elle pourrait enfin supporter, Elle qui n'avait rien à donner ?
Elle, elle voulait une maman, Elle ne voulait que recevoir, Sans rien donner. Laisser les enfants jouer à la poupée.
Lydia Maleville
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