Le saule se tient seul sur les mornes rivages, Éloigné de ses pairs, pleurant pour un pardon, Avec pour compagnie les saisons qui s'en vont, Et le flot qui gémit et les autans sauvages.
La pluie bat ses rameaux, disperse son feuillage : Il se meut dans les airs pour dériver sans son Jusque la sombre ondée de ce torrent sans nom Le temps pour lui s'écoule avec tous ses ravages.
Et son âge s'avance avec les ans qui passent Et le voilà ployer, immuable carcasse, Sous le faix des années et celui des soucis.
Enfin ses vieux rameaux, tordus par la tristesse, S'éplorent dans le flot du fleuve de l'oubli. Et le voilà bercé par l'onde qu'il caresse.
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