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Nouvelles confirmées : La maison en coquillages 22
Publié par Loriane le 16-02-2012 14:10:00 ( 1046 lectures ) Articles du même auteur



Posté par Loriane le 05/06/2011 21:10:00 (177 lectures) Articles du même auteur
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La maison en coquillages 22



La maison en coquillages 22

Daniel, qui était plutôt un garçonnet fluet, prenait malgré tout beaucoup de place et les trois enfants étaient bien serrés, mais la peur de la veille au soir s'était éloignée.
Daniel sortit du lit en se glissant rapidement au sol , et hop une enjambée et il était dans le sien.
Il était temps car papa entrait tout doucement pour venir prendre son képi de facteur qu'il avait oublié là, la veille au soir sur l'étroite étagère de marbre noir et blanc placée au dessus de la cheminée. Maman avait condamné cette cheminée dangereuse et trop petite, en la bouchant avec une plaque de tôle et devant elle avait installé son poêle Gaudin qu'elle présentait comme le roi des chauffages.
C'était sur ce dessus de cheminée, que pépé cachait ses bouteilles de gnôle, parmi les divers objets entassés on y trouvait là, les photos, les boites, le cirage, les allumettes, la brosse à cheveux, les barrettes, et surtout la bouteille dans laquelle se trouvait une maquette de bateau en bois.
"Comment ils font ? "
demandaient beaucoup de personnes
C'était un mystère qui ne passionnait pas Linette, l'univers des bouteilles ne l'intéressait pas du tout.
Elle ne s'intéressait pas beaucoup plus à la poupée qui était assise derrière la bouteille. Celle-ci était faite de porcelaine, elle avait des yeux plus bleus que bleu, et de vrais cheveux.
Cette poupée avait appartenu à maman quand elle était petite fille. Maman avait souhaité que Linette joue à la petite maman avec cette précieuse beauté, mais elle avait fini par décider que cette magnifique poupée resterait assise sur la cheminée à l'abri des mauvais traitements.
En effet, Linette avait, plus petite, l'habitude, malgré les remontrances, d'accrocher la poupée en enroulant ses beaux cheveux longs coiffés en anglaise, à une poignée de porte.
Il lui semblait probablement que de cette façon elle ne prendrait pas trop de place, mais cela avait beaucoup déplu et avait choqué tout ceux qui voyait dans ce geste la brutalité d'une mauvaise mère.
Les adultes avaient des goûts assez différents de ceux de Linette. Elle se souvenait que lorsque sa tatie, la sœur de sa mère attendait Christian, on lui avait demandé comment on allait l'appeler.
"Morue"
avait-elle immédiatement suggéré, refusé !
Lorsque sa petite cousine était née, on lui avait reposé la même question,
"guignol" avait-elle proposé, elle aimait bien ce nom mais,
Refusé aussi.
On lui demandait son avis mais ces idées ne recevaient pas un bon accueil, bon tant pis.
Quand elle était plus petite elle appelait pépére Godefroy "mon mari"
refusé aussi.
"Oh ! quelle drôle d'idée, elle n'est pas normale cette petite !"
Linette grandissait en entendant cette exclamation qui ponctuait régulièrement ses actes, et ne s'en formalisait pas, c'était comme ça !
Dans son lit, elle restait immobile. Ce matin elle n'avait pas "mal au cœur", elle aimait bien quand on ne mangeait pas beaucoup le soir.
On entendait mugir le vent et la pluie qui tombait par saccades poussées par les rafales.
Les oiseaux doivent avoir froid pensa Linette.
Elle entendit également le premier avion qui venait de décoller du Bourget et qui tournait au dessus de la maison.
Elle entendait aussi le cliquetis régulier des gouttes de pluie sur la réserve d'eau dans la cour.
Il y avait en bas dans la cour sous la fenêtre de la chambre, à côté de la porte des "ouatères" une immense cuve de métal gris qui servait de citerne ouverte. La partie à l'air libre était large et la partie profondément enfoncée dans le sol était, elle, étroite et pointue.
Linette un jour, toujours curieuse comme à son habitude, était allée à l'aventure en se hissant à bout de bras, voir ce qu'il y avait là-dedans et elle était tombée dans cette profonde eau de pluie en réserve.
Mais les bords étant en pente vers le bas et glissants comme un toboggan, la ramenait toujours vers le bas, au fond de l'eau, elle ne pouvait ressortir, ce jour elle avait failli se noyer de bien peu.
C'est papa qui arrivé en courant, l'avait sortie de là, en la soulevant rapidement. Tout le monde avait eu bien peur, et pépère Godefroy, "son mari" , avait pris la décision de vider puis enlever ce dangereux réservoir dès que possible.
Mais Linette gardait en souvenir ce douloureux étouffement et la sensation de l'eau qui la submergeait.
Il était temps de se mettre debout. Sortie du lit la petite ressenti un froid humide la paralyser.
Elle détestait le froid et se demandait comment faisaient les oiseaux et les animaux en général, pour supporter cet air glacial.
Aujourd'hui, la directrice allait rendre les carnets. cela ne préoccupait pas Linette qui avait dans le classement de la classe sa place dont elle ne bougeait jamais.
Elle était troisième, elle était toujours troisième sur 43 élèves.
Comment tu fais pour garder ta place avec un zéro de conduite tous les mois ?
Linette avait toujours un découvert en mauvaises notes. On était à la fin du mois et elle avait déjà huit mauvaises note pour le mois prochain.
La petite fille était malheureuse, elle savait que c'était mal, mais elle était très bavarde, et elle était bavarde comme elle était rousse. Elle ne le faisait pas exprès, c'était comme une terrible fatalité. Elle regardait avec envie, sa camarade de classe, Violette Desbois.
Elle était toujours sage, jamais dissipée, jamais agitée, elle restait des heures assise sans bouger, elle gardait ses deux bras bien croisés sur la table, sans jouer avec ses doigts par en dessous, sans gratter la table.
Linette l'admirait, et avait déjà tenter de prendre exemple sur elle, mais cela était au desus de ses forces. Linette pensait que si elle ne parlait pas, elle ne disait pas de mensonges, elle ne répondait donc pas à ses parents, elle n'était pas dissipée en classe, et en résumé elle ne faisait pas de péchés, et que donc c'était une sainte.
Etre sainte, Linette se savait loin de cet état de grâce, et elle aurait tant voulu en être une.
Anita et Christiane non plus n'étaient pas toujours sages, elles non plus n'étaient pas des saintes, mais elles étaient beaucoup plus tranquilles, et donc plus près de le devenir un jour que Linette.
Mais les efforts de la petite fille, étaient mal récompensés, sa langue et son corps étaient toujours en action, et c'était un terrible problème.
"Qu'est-ce que tu fout, la cuisinière est éteinte !, faut qu'j''aille te chercher ?"
cria maman
"j'arrive maman ".

Lydia Maleville

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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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