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Poèmes confirmés : Il a encore frappé...
Publié par Bacchus le 01-11-2012 21:41:38 ( 1314 lectures ) Articles du même auteur



Je m'en suis confessé: dans les supermarchés,
Je suis le blouson noir qui hante les rayons.
De l'allée des biscuits à celle des crayons,
L'herbe ne pousse plus lorsque j'y ai marché.

Dès qu'avec mon caddy ( grinçant, c'est un plaisir )
J'apparaîs au tournant de la caisse centrale,
Je vois, sur quelques traits, s'évanouir le moral
Alors que beaucoup d'autres me font un sourire.

Je suis là, avant tout, pour faire quelques courses,
Mais dois-je, pour autant, négliger mon bonheur ?
Je ne suis pas pressé, il viendra à son heure;
C'est une plus-value n'affectant pas ma bourse.

A la charcuterie, sans jamais me hâter,
Je demande s'ils ont un bon jambon casher,
Du boudin al halal, goûteux et pas trop cher,
Du saindoux de lama, en bloc ou en pâté.

Mais le ciel me sourit : un chariot me tamponne !
C'est en me retournant que j'aperçois ma proie.
C'est une dame mure, assez jolie, ma foi,
Et qui, en souriant, veut que je lui pardonne.

"-Madame ! pas à moi ! le coup de l'accident,
On me l'a fait souvent et je connais la suite:
Je vais être victime, après, de vos poursuites,
De vos assiduités, de vos désirs ardents.

"-Vous allez demander à effacer les traces
D'un choc ayant laissé des marques sur mon corps,
Et je devrais subir pour cette fois encore
Quelques doigts sur ma peau, des caresses fugaces ?

"-Restons-en là, adieu...Tous vos efforts sont vains."
La dame me regarde et fronce les sourcils,
Me prenant, tout d'abord, pour un bel imbécile,
Puis un sourire naît et son rire est soudain.

"-Ce coup-là ! ce coup-là ! on me l'a jamais fait !
Dit-elle en se pliant pour rire davantage.
"-Si je m'y attendais ! arrivée à mon âge !
Merci monsieur, merci ! je vous trouve parfait ."

C'est sur un grand sourire, assez content de moi,
Que je l'ai salué d'un mouvement de tête,
Et je suis reparti pour faire mes emplettes,
Rassuré de savoir encore donner l'émoi.

Passant devant l'allée des chemises de nuit,
Une imposante dame, se croyant cachée,
Se donnait bien du mal afin de s'harnacher
D'une nuisette bleue, par dessus ses habits.

Je n'ai pu résister, ça m'aurait été dur .
Je l'ai bien regardé : facheuse position...
Et puis c'est sur un long sifflet d'admiration
Que je suis reparti vers d'autres aventures.

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Les commentaires appartiennent à leurs auteurs. Nous ne sommes pas responsables de leur contenu.
Auteur Commentaire en débat
Bacchus
Posté le: 01-11-2012 21:53  Mis à jour: 01-11-2012 21:53
Modérateur
Inscrit le: 03-05-2012
De: Corse
Contributions: 1186
 Re: Il a encore frappé...
Il va de soi que toutes mes petites blagues dans les supermarchés sont authentiques.
Je dois admettre que, dans l'ensemble, les gens sont assez réceptifs à la plaisanterie.Mes plus grandes joies, pourtant, me sont procurées par ceux qui ne les captent pas et qui essayent de m'expliquer les choses, avec des mots faciles que je serais susceptible de comprendre.
Après tout, la vie : drame ou comédie ?
Loriane
Posté le: 03-11-2012 13:37  Mis à jour: 03-11-2012 13:37
Administrateur
Inscrit le: 14-12-2011
De: Montpellier
Contributions: 9505
 Re: Il a encore frappé...
Le blagueur, le farceur, c'est le gentil clown du quotidien. C'est le plaisir de rpeindre la vie en rose.

Je m'en suis confessé: dans les supermarchés,
Je suis le blouson noir qui hante les rayons.

Adorable, ce "blouson noir"
Allez viens un peu par ici mettre de l'ambiance

Merci
Mes préférences



Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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