La valse des beaux jours prélude de printemps, tournoie intensément dans l'air fluide embaumé des senteurs du renouveau. La nature se réveille perturbée, s'acclimate De l'éveil prématuré. Sans repères nous glissons vers l'insécurité alors que tout est cycle, mouvement, transformé. Curiosité de l'être qui recherche la permanence dans un monde en mouvement continu, qui change , évolue. La créature, dissonant dans cette mouvance perpétuelle, tente de se raccrocher à un univers figé qui rassure. Peur de l'inconnu, elle s'accroche à l'espace qui se contracte pour accoucher de l'après, comme un coquillage à son rocher. Besoin de familier, de tous ses sens elle les appelle, les cherche tente désespérément de s'y ancrer. Comme le contre balancier de la première horloge qui délivre sa précision, au coeur de la tourmente. Encore cette quête de l'homme qui s'acharne à mesurer tous et toute chose malgré la mouvance et le déchaînement des éléments qui s'étirent différemment dans le temps. Nous vivons à contre courant. Nous pensons à notre échelle et en fonction de notre champ visuel, qui se rétrécit, se repliant sur lui-même. Cette dissonance nous affecte conditionnant nos vies. Nous perdons nos forces au lieu de suivre le courant et de chanter à la mesure qui est là nôtre, la symphonie mystérieuse et grandiose de l'univers.
Christine Gordolon
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