Rêveries incertaines
De longues branches caressent l’onde. Ton œil affleure à la surface de la mangrove. Un dragon onyx survole ce paysage en torpeur, Une échelle d’or se pose sur l’horizon .
Un fil d’araigne appelle le soleil, Bientôt le son sera inventé en ce lieu courbé Par les songes des sylves aimantées.
Tes membres de cristal Se meuvent dans ce miroir ambré Qui esquisse l’or et le jade Des premiers voyageurs .
Tu devines L’ombre enfantine des palais solitaires Où des trouvères en errance, Se glissent entre les nervures palatines D’un jour giboyeux et serein .
Glisser , Glisser est le refrain obsédant Qui formule la trajectoire interdite De tes ailes somnambules dessinant Sur l’ardoise printanière Des arabesques en éventail.
tu goûtes Le sel Et te viennent des ardeurs d’espadon.
Tu perçois Le bleu Et tu espères en un ciel profond, Si jeune encore.
Tu écoutes Le souffle des licornes Et tu composes sur la partition du vent Un refrain d’étincelles.
Tu sens le musc Des branches lointaines Garnies de lichen, Et tu cisèles dans les nervures de l’orage, Une dentelle de risque Dont les soupirs éventés Se parent de la couleur d’une gorgone Indécise encore...
Ton songe Esquisse le premier oiseau Sur le bord d’un nuage si ténu, Que l’épine de l’aube Ne sait comment l’accrocher Au pistil de la mélancolie naissante .
Tes soupirs Dérivent en marbrures épiphytes Enrichissant le marbre et le jaspe des rivières D’ enluminures exquises, Clés d’un sol promettant Aux jardins suspendus de cette Babylone Primaire De belles avenues bornées de lunaisons silencieuses .
Tes souvenirs Sont encore frais. Dans l’argile S’impriment leurs ellipses, Et ces hiéroglyphes pastel Venus de ton avenir, S’écrivent en longs serments Que tes descendants, ahuris , Découvriront dans cette houille spectrale Dorée à l’or fin, Par un papillon messager .
21 Décembre 2024
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