Enfin...
Narvals flamboyants, Irisations de saison se posant sur tes yeux , Regarde ces grains de lumière, Solarisés par les horizons silencieux, Dessiner Une pierre de lune posée sur ton cœur. Tu dévales les pentes du printemps. Les larmes de soie qui sérigraphient Ton pouvoir Insèrent des paroles ciselées Au large de ton avenir malmené. Ton rire est un flux de givre À l’altitude où le vide est roi.
Ton visage s’inscrit en lignes bleutées sur le sable. Ton lointain ancêtre est un simple voile D’une méduse apeurée.
Écoute: «Il faut porter en soi Un chaos pour pouvoir Mettre au monde une étoile dansante.»*
La reine des près sautille Dans le matin d’ Avril, Un murmure te tire d’un sommeil immémorial, Tu as entendu cette musique couvrant les ravins d’une brume bleutée?
Tu as senti cette sente s’ouvrir devant toi? Les muses de la forêt dirigent les vents Vers l’ouest parfumant ton sillage De serpents d’étoiles.
Ta lenteur est celle d’un monde gravide. Les moulures de la porte , Sculptées de runes inaudibles T’incitent à découvrir La clé:
La clé du magma, La clé du sol, Où des gisants de cristal Attendent patiemment L’éclipse des au revoir Pour diffuser l’énigme de ton silence Parmi les vagues d’un sourire royal.
La vitre du monde est si fragile Qu’un ruisseau téméraire Y dessine la courbure de l’orage Qui l’engendra.
Un pistil d’ange S’offre le pastel où nage Le songe D’une gnose Gravant sur l’aurore Un profil d’or.
Les roues dévient vers un chemin herbeux. Là , Un signe instable, Toile d’une Ariane mystérieuse, Courbe le temps en soupirs acryliques Pour qu’ apparaissent Les psaumes sacrés de la lumière qui te constitue.
13 Avril 2024
*Friedrich Nietzche in «Ainsi parlait Zarathoustra»
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