Dialogues avec Novalis
I
Le soleil, ce matin, Poudroie ses virgules de vanille Au chevet de tes songes brumeux. Tu regardes à l’intérieur de la nuit, et y décèles un bruissement d’arc-en ciel.
II
Tes pas de faon Soulèvent des brumes inspirées. Les mares printanières se réjouissent de te revoir. En enluminures nimbées de mélopées rares, Tu décides du motif de nos rayures Quand, antilopes musicales, Nous galopions dans la fraîcheur des soirs parcheminés Pour y découvrir l’ivresse discrète de ton nom, Encodé sous mille siècles de déraison, Pollinisant les routes souterraines Que tes enfants parcourent en jonglant avec le soleil.
III
Tu fus feuille de lierre Dans les avant-postes d’un Éden si discret Que tes larmes Devinrent une rosée Ambrant le sourire d’une éphémère Disposant ses sonnets de mousse Dans les cheveux d’une ondine diaphane, Solitaire muse de tes fulgurances diamantifères.
IV
Tu restes là, Parmi les sous-bois, Invisible mage, Gardant le secret des pierres Dans le coffre d’un scarabée d’azur. V
Tu musardes encore dans la frondaison Des arbres savants. Tes gestes survolent les landes Comme d’impavides aigles, Dédiant à l’aube Leurs vols vers de nouveaux astres, Là où tu résides, Telle une sentinelle de nacre, envoyant à nos esprits, libres maintenant, Le signal d’une éclosion prochaine Orientée vers Véga. Ce phare exquis Qui souligne ta signature Dans le ciel mordoré de nos espoirs.
7 Mars 2024
«En larme de rosée je vais ruisseler tout en bas et à la cendre me confondre .» In « Les Disciples à Saïs, Hymnes à la nuit, Chants religieux» Novalis( 1772-1801)
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