Visite cruciale
Autrefois devient demain . Les lignes bleues et sonores de ton ombre Plongent , curieuses, dans les vagues souriantes De quelque souvenir ambré Par les fifres de l’horizon.
Tu dévales comme un rayon icarien, Apportant le parfum de la solitude Aux aiglons Qui s’efforcent de deviner L’écaille rude des jours venant du zénith.
Déjà , Les érables mordorés amènent un vent frais Jusqu’aux centres des ruisseaux primaires.
Ton feu, Est le premier invité, À l’arrière -monde Des latitudes rocailleuses .
Se préparent, en secret , Des vaisseaux lumineux Signant sur la voûte de la nuit des instants miraculeux, Destinés à l’avenir de l’aube.
Tu reviens Cette fois, Droit et lumineux, Tes ailes ne sont plus de cire Mais d’airain. Tes plumes sont des pulsars indigos, Pleurant en ondes animales sur le solstice des rêves .
Ton monde semble solitaire. Les rayures rares de ton pelage Sont de longs sillages De guitares et de bruyères . Soudain, Arrivent les larmes du vent, Et te voilà voilier musicien, Mouillant de tes doigts de ressac Les claviers rougeoyants d’une parole Instable et brute.
Naît alors une matière soluble Dans le givre silencieux Des buissons arrangés Pour la saison de la transhumance .
Tes yeux sont des améthystes légères, Voyant jusqu’au centre des alizées .
Tes oreilles discernent jusqu’au murmure des satellites végétaux Qui gravitent en lignes serrées Pour devenir , un jour, Graminées d’écureuil Et sources d’ivoire sourdant Au flanc des collines magnétiques , Celles qui attirent ton visage , modelant tes traits, Ourlés de mercure, En un soleil riche de mémoires élémentaires.. Ton métal Est un appel Bondissant à la surface de ce monde, Onde majuscule Ornant de roseaux et de diadèmes, Les berges mélancoliques De ces continents âcres et pourtant peuplés De créatures indigo Effleurant la surface des étangs De leurs pennes immaculées .
Ton bois est un murmure de cithare, envoyant là -bas, Des messages ondulants en haute résolution.
Ton eau Est une brume de cigale semondant les parenthèses du vide Au festin des cèdres anciens .
Ta terre Ressemble à un nuage escarpé de marches sculptées dans la nacre impatiente Dont tes ancêtres te parlèrent, Il y a si longtemps, Quand tu envisageais , craintif, Ce voyage vers les cardinaux d’un roc Naissant dans l’orage de ton étoile bleue.
Ta terre est l’assise des cercles Que les druides regagnent au crépuscule,
Quand ton refrain devient brise, Quand tes pas se font à peine perceptibles Sur le sable nuageux de ce monde désiré .
30 juillet 2023
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