Tu verras ma chère que rien n’était plus beau Qu’un sourire fugace qui se dépeint souvent Au bout de tes lèvres noires de blâmes et de maux Tu verras que nos souvenirs n’étaient qu’un moment
De gloire, de défaite que nous avions entretenues Au tréfonds du mystère, de l’enfer et du paradis Tu te rappelles peut être de ce baiser soutenu De ces mots d’amour aveugle et maudit
Que nous chantions minuit devant les sales vitres Des boutiques et les fenêtres fumées des voisins Nous étions sages ; fous malgré cousins Tu verras ma chère indolente que le mètre
Qui rythme mes vers n’est qu’un soir Qui s’apprête à couvrir nos âmes miroirs De poussière, de marbre et de glace précieuse
Façonné par des anges et des démons du charme Gravé par de pauvres artisans d’arme A l’époque ou vous étiez un nègre de balades Au temps ou les dieux du péché furent des camarades
Dispersés aux boulevards de l’abstrait et du néant Marxistes, révolutionnaires plus élégant que cléments Tu verras ma chère que nos jours, nos nuits et nos paroles N'étaient qu’une agitation sordide et malade
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