Au sein du village de Merey-sous-Montrond, en Franche-Comté, on raconte une belle légende sur la belle Louise, qui reposerait peut-être sur des faits réels :
Au temps où le majestueux château dominait le village, une jeune bergère appelée Louise, fiancée à un pauvre métayer, qui la cherchait en mariage depuis longtemps, consentit, non sans désintéressement, à une autre union avec le riche seigneur local alors que son fiancé était retenu prisonnier dans une contrée lointaine. Après quelques temps, les noces eurent lieu en l’église de Villers-sous-Montrond et furent suivies d’un banquet où les victuailles et les grands vins ne manquèrent point.
Vers minuit, la jeune mariée se dirigea vers la chambre nuptiale mais un bras vigoureux l’emmena au dehors sur un coursier rapide. Le diable en personne emportait la Belle Louise dans son sinistre royaume des ténèbres et ils se précipitèrent l'un et l'autre dans les profondeurs de l’abîme. C’était au cœur de l’hiver, la neige recouvrait le sol ; les traces de pas restèrent imprimées dans le sol et servirent à diriger les recherches le lendemain matin. Le seigneur et ses gens arrivèrent devant le gouffre d’où émanait une forte odeur de mort.
Puis, pour constater la mort de la malheureuse, plusieurs villageois courageux descendirent dans le gouffre à l’aide de cordes et rencontrèrent son cadavre gisant sur un banc de roches en saillie. Pour témoigner de leur macabre découverte, ils coupèrent le doigt qui portait encore l’anneau du mariage. Ainsi fut nommé le puits de la Belle Louise.
Moi, je vous le dis, c’est le diable lui-même qui voulait l’épouser :
Tout diable qu’il est, il se brise, A vouloir tant la belle Louise. Elle est devenue son unique convoitise. Il était vraiment sous son emprise. In fine, il ne sait point gérer cette crise. Sur lui, le mal a pris la mainmise. La mort avec lui rivalise. C’est elle qui a vaincu sa sottise.
Ami(e)s lecteurs, permettez-moi cette franchise : Si, de l’amour, vous voulez garder la maîtrise, Préférez la tendresse et les amours exquises. De la bêtise, vous éviterez la méprise !
Jacques HOSOTTE
|