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Annonce : Tsiganes (Mathieu Pernot)
Publié par Vadnirosta le 12-03-2023 21:31:35 ( 133 lectures ) Articles du même auteur



Tsiganes (Mathieu Pernot)
Études de photographies de jeunes tziganes en vue de mon tableau futur.








Photomatons1

Des regards venus de la nuit noire et qui cependant proviennent d’une lune éblouissante étonnante embuée parce que chaude dedans une atmosphère une aura globalement glaciales.

En eux tziganes la lune brille comme pour éponger la tourmente de la misère.

Des regards échevelés qui colportent jusqu’à moi la nudité la sincérité le démaquillage de ces êtres.

Même la lune ne parvient pas à guider cette petite fille qui ne sait visiblement pas que le satellite de notre bonne vieille Terre lui arrive…

Seul le petit garçon du centre semble avoir une animation nulle. Son attitude est neutre. Même son pull-over rouge ne nous permet pas de le ranger dans le catalogue somme toute facile des « enfants à part ».

Des cheveux noirs du tabac brun le tout imbibé d’essence de nuit qu’un fumeur de Gitanes vient allumer afin de mieux écheveler sa cigarette du Soir…


Photomatons2

Des mômes pris sur le vif. Effets de surprise d’être flashés.

Les sentiments des enfants « ruissellent » sur les photos par jets saccadés discontinus épars.
L’eau semble moins fluide moins aérienne moins glacée.

Je ne les connais pas ces enfants mais je les sais depuis toujours…

La petite fille ébouriffée et nue en haut à gauche semble voler tant elle doit gesticuler dans tous les sens. Son visage très expressif nous rappelle qu’elle est avant tout terrienne.

Le sixième enfant à droite ne m’étonnera pas s’il devient plus tard un caïd un délinquant « s’il prend la relève » diraient les mauvaises langues…

Il existe tout de même une parcelle de rêve au clair de la lune chez l’enfant du centre. Sa tunique bleue azurée lui va comme un gant en hiver.



Photomatons3

Des enfants aux attitudes plus neutres. On a plus de mal à savoir qui ils sont.

Les trois premiers -sûrement parce qu’ils sont plus grands- sont visiblement bien plus habitués aux photos.

Des colliers le regard bien ancré le torse nu: une virilité ou du moins une puberté certaine exhibée.

L’avant dernière enfant peut nous rappeler la belle Esméralda de part son collier ses cheveux soigneusement peignés très bruns son visage régulier. Ici la septième nuit envoûtante nous enveloppe et c’est délicieux pour les yeux et aussi pour les oreilles. Elle semble mystérieuse vue qu’on la voit de profil.

Certains enfants ont les yeux écarquillés d’étonnement un peu comme si la lune leur déroulait son plus beau poème vespéral avec une police toute blanche, précieusement ornée de fioritures et qui trancherait avec leur univers leur cosmos de terre.

La fille du haut semble très mature et a sûrement du vécu. Son visage raconte les nuits folles écaillées craquelées prolongées sans lune apparente auprès d’un feu où se consumer parmi la ferraille les vieilles guitares les accordéons essoufflés et les grosses galères à oublier par l’allégresse.
Elle semble bâtie à la truelle du maçon à la soudure imparfaite du métallurgiste en moellons effrités en bouts de fer râpés en bouts de bois rouillés; la peau est hâlée par le soleil de tous les pays.
Avec elle ça doit swinguer ça doit cracher ça doit danser ça doit fumer ça doit boire du lait ça doit vivre de tous les côtés par tous les pores ça doit nuiter.

Je la prendrais volontiers pour femme.




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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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