Les prénoms Le prénom est soumis au même loi que le nom. Il est l'icone, le vocable qui est chargé de sens et résume la personne où l'objet. C'est la première représentation orale par laquelle se résume un ensemble d'attributs qui constituent un être ou une chose. L' abolition du prénom en cours dans les écoles du passé, mettait de la distance entre l'enseignant et l'enseigné, elle annonçait le renoncement à la proximité, à l'intimité. c'était une représentation de l'ordre social. Le prénom comme le nom est porteur de sens et sa symbolique est si puissante que sa suppression et celle du nom est le signe même de la disgrâce, de la disparition, de l'oubli, et donc de la mort.
Dans l'Egypte antique, comme dans de nombreuses civilisations, le prénom était le seul nom porté par l'individu, il figurait au fronton des palais et représentait la personne vivante, et à l'inverse le proscrit, le coupable, le vaincu étaient éliminés en faisant disparaître leur nom des inscriptions et cartouches. Le nom est si essentiel que la première punition que la société impose est la suppression du nom et par là même du prénom. Cet anonymat verbal agit comme une condamnation à mort sociale, il est le symbole de la négation de l'existence de l'individu. C'est un dépouillement significatif. Les prisonniers, sont privés de leur patronyme mais aussi de leur prénom pour être désignés sous un numéro. Le chiffre étant le symbole d'une rétrogradation dans un système ou chaque élément est vidé de personnalité propre et n'a pour interêt que de faire partie de l'ensemble. La société chinoise désireuse de n'avoir que des individus soumis et réduits au service du groupe, soucieuse d'ordre et de discipline, désignait les enfants sous des numéros, qui représentait leur ordre de naissance, donc leur place dans la hiérarchie : premier fils, deuxième fils, troisième fils ... première fille, deuxième fille ....de même pour les épouses. Comme dans un énorme boulier chacun au travers du chiffre qui les désignait, savait qu'il était inclus dans un ensemble et savait où était sa place et ses droits. Le choix du prénom, tout comme le nom est si essentiel, que certaines industries payent fort chers des études de marchés pour choisir le vocable qui portera le plus les valeurs que l'on veut représenter. Le choix du prénom d'un enfant n'est jamais innocent et traduit bien le regard porté sur lui. Les enfants jadis recevaient les prénoms des pères et mères qui les avaient précédés, on leur signifiait ainsi leur place dans la généalogie et leur rôle de maillon d'une chaîne. Il n'y avait là aucune recherche d'originalité, celle-ci n'était pas de mise, elle n'était pas souhaitable, l'enfant devait juste se conformer au modèle dont il recevait le prénom pour juste pérenniser les valeurs familiales. Ces traces, son rôle étaient là . Dans nos sociétés, le choix du prénom pour les filles, étaient autrefois essentiel car il était le seul qu'elles étaient assurées de porter leur vie durant. L'enfant aujourd'hui, dans nos sociétés reçoit un prénom plus personnalisé, taillé pour lui sur mesure, et pourtant l'enfant, est tout aussi marqué, c'est à dire, influencé par celui-ci. Derrière le choix des parents apparaissent leur voeux et leurs demandes dont ils vont charger inconsciemment leurs enfants; Un prénom original, peu répandu, distingue l'enfant et peut lui laisser un sentiment d'étrangeté, c'est ce que j'ai vécu enfant, et j'avais honte de ne jamais rencontrer dans ma classe une autre personne portant le même prénom. Cela peut donner une impression inconfortable d'être "anormale". Un prénom à la mode, marque pour toujours un enfant, et le laisse figé dans une époque, Les "Sylvie", ne sont pas toutes chanteuses mais ont toutes environ 40 ans, Les " Brigitte" Une cinquante d'années, les "Jennifer" viennent plus tard ... Mais l'équilibre se fait car les modes tournent, viennent et reviennent. Le prénom traduit aussi la classe sociale (les études remarque que les classes les plus aisées vont privilégier les prénoms plus intemporels), il traduit les désirs, les ambitions sociales des parents, leurs intérêts pour leur enfant ou parfois leur désintérêt. Le choix du prénom est devenu une affaire importante, il permet de dire son goût, son amour, son originalité, faire de son enfant, un enfant unique. Quand à l'union du nom et du prénom que dire. Il y a des petits fantaisistes des coquins farceurs qui s'en amusent bien. J'avais dans ma classe une Violette Desbois . Mignon, non ? Mon père avait un ami Monsieur Sudh qui à trouvé drôle de nommer son fils Paul (véridique aussi)
Loriane Lydia Maleville
|