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Annonce : « Nu exista nici o vârstâ la iubim*... >>
Publié par Vadnirosta le 12-03-2023 15:05:25 ( 141 lectures ) Articles du même auteur



« Nu exista nici o vârstâ la iubim*... >>

” Pare cà sunt peste tot, chiar si în arcadele.

Gâurile lor baricade întunecate strapunge noaptea... ** ”

Décembre 2019. Carine Gardon, ma grande sœur, jeune femme souffrant
également d'une maladie mentale, a fini des études de journalisme fort
brillantes. A cause de sa pathologie, elle n'a jamais eu d'enfant ni de
compagnon suffisamment stable. Elle travaille actuellement pour la revue
<< XXI >>. Aujourd'hui, c'est le jour de la Noël et toute la famille est réunie à
Brignais dans le 69 et c'est l'occasion pour Carine de nous montrer son
nouveau reportage qu'elle juge très aboutie. C'est en effet le fruit bien mérité
d'un travail acharné. |V|e prenant à part, elle est très fière de me présenter ce
reportage photo très courageux sur la (sur)vie à Paris d'une famille rrom,
véritable prouesse journalistique. Elle leur a donné la parole, a entendu ce
qu'ils avaient à dire sur leur parcours, a substitué leur regard à tous les
préjugés. Elle a pris le temps de discuter avec ceux-là, qui avaient installé
matelas et bagages dans des cabines téléphoniques ou sur des marches
d'églises. Comme cette famille ne parlait pas français, elle a accompagné le
Secours catholique dans certaines de ces << maraudes » lorsqu'un interprète, ou
tout du moins quelqu'un capable de se faire comprendre, était présent. Elle
s'est présentée comme journaliste et photographe.

Je les connais par cœur maintenant. Je les aime tous, surtout le petit |acob***
qui a cinq ans. Son père s'appelle Trepiçut et sa mère Delia. Je vais te montrer
mon travail. Là c'est place de la République janvier 2019. Des ugi pula des

agouna des fils de pute plein les trottoirs****. La petite famille dormait sur un
matelas posé sur un trottoir. On reconnait la petite tête emmitouflée de lacob.
|| est chou, ce petit Rrom, tu ne trouves pas ? Quant à cette photo-là, elle a été
prise gare d'Austerlitz en décembre 2018. Des lingi pizda des blafoumouke des
nique ta race plein les trottoirs. En fait, la nuit, toute la place se peuplait de
personnes en recherche d'abris. Regarde Yohann, regarde mon petit protégé. ||
est là. lci c'est encore la place de la République. Janvier 2019. Des freiere des
ratail des la putain d’ta mère plein les trottoirs. Avec la baisse des
températures, dormir dehors devenait de plus en plus difficile. La place en
travaux fournissait quelques refuges. Ainsi les vitrines des magasins qu'il fallait
abandonner aux premières heures du jour, avant l'ouverture des portes. Tu
vois, la famille Covaci gisait là, sous des couvertures. On n'aperçoit pas le petit
lacob. Il devait être bien << au chaud >>. La photo suivante, c'est encore une fois
de plus place de la Répu en janvier 2019. Des futi pe mata des rouh taati des
baltringues plein les trottoirs. Sous l'enseigne du magasin Habitat, une tente
abritait la famille. Rares étaient ceux, parmi les gens qui vivaient dans la rue,
qui pouvaient récupérer une tente où s'abriter un peu. Je ne sais plus très bien
comment ils avaient fait cette fois-là, ils avaient dû la voler quelque part. En
tout cas, les températures passaient en dessous de zéro. Là c'est au Jardin des
Plantes en décembre 2018. Des manca-mi—ai curu des barra nayek des petite
garce plein les trottoirs. La place qui mène de la gare d'Austerlitz au Jardin des
Plantes était un lieu d'abris nocturnes. Pourtant, dans tous les recoins, on
apercevait des personnes qui dormaient. Tu peux remarquer que la famille se
fondait bien dans le décor et l'on peut voir là la petite tête de lacob dépasser
du duvet. Tu sais Yohann, j'ai beaucoup joué avec lacob durant toutes ces
pérégrinations dans Paris. Je me suis vraiment attachée à lui et il me manque,
maintenant que j'ai quitté Paris, maintenant qu'il est retourné entre Sibiu et
Sighisoara en Roumanie, le Pays des barbus magnifiques. La photo suivante se
déroulait encore place de la Répu en janvier 2019. Des pupa-ma În cur des
clawi des pédé plein les trottoirs. Le couple. Délia se lève après une nuit passée
sur un matelas au sol. Le réveil avait souvent lieu à sept heures, quand la place
s'animait avec l'arrivée des gens qui rejoignaient leur travail. Ici tu reconnais
lacob avec sa nouvelle coupe. Il m'a appris plein de mots en rromani et en
roumain mais il ne savait pas les écrire et pour cause: il n'est jamais allé à
l'école en Roumanie ni même en France d'ailleurs. Alors moi, sur le sol, je

gravais une myriade de cœurs transpercés de flèches et tout autour, les lettres
de son prénom. Bien sûr je le faisais en catimini, loin des parents. Regarde
comme il a les yeux noirs. Un noir plus noir quele noir de chez nous... Regarde
cette photo à présent. Boulevard Richard Lenoir. Décembre 2018. Des fufa des
halouf des pétasse mal baisée plein les trottoirs Près de la place Bastille, au
milieu des attractions foraines, deux cabines téléphoniques servaient d'abris à
la famille rrom. Vois lacob dans le sac de couchage. A la fin, Delia et Trepiçut en
avaient marre que je leur tourne autour: je devenais gênante et ils ne
comprenaient pas mon manège à prendre des vidéos et des photos d'eux tous
les soirs. Je tentais de leur expliquer le pourquoi du comment, les reportages
pour dénoncer la misère des Rroms à même le pavé mais ils commençaient à
ne plus comprendre mon entêtement d'autant plus qu'ils voyaient bien que je
m'attachais à lacob, à ses yeux d'ébène, à ses cheveux très noirs en broussaille
et puis à son teint merveilleusement hâlé. Pourtant, je continuais à persister
tant je ne pouvais plus me passer de l'enfant qui m'envoûtait chaque jour un
peu plus, tant ma soif d'Absolu devenait irrépressible. Toutefois, je souffrais
quand même le martyr au milieu des petites Ferrari rouillées, des panoplies de
Zorro, des légos mordillés et des playmobils tout cassés de lacob. Il avait une
mère, une vraie, qui s'appelait Delia et moi j'étais presque rien; je devais
occuper une case fort vague dans son esprit. Il devait ne pas savoir où me
ranger en quelque sorte: j'étais une gadji. A jamais. Pourtant j'ai décidé de
continuer. Maintenant cette photo. Boulevard Richard Lenoir en 2018. Des pula
de cal des kharba des mange merde plein les trottoirs. Toujours près de la
Bastille. L'autre cabine téléphonique. Peu de temps après et toujours la même
famille en chair et en os, vivante, et pourtant à jamais meurtrie par la misère.
Sache — et je ne te l'ai pas encore dit- que je dormais avec eux ou tout près
pour m'imprégner de cette vie clandestine du dehors. J'ai eu très froid pendant
deux hivers mais j'y suis arrivé : le reportage est là et je suis contente, je me
suis dépassée. lci c'est le quartier Répu en janvier 2019. Des curva des mosse
zebi des ordure purulente plein les trottoirs. Souvent allongée sur le matelas qui
leur servait, la nuit, pour dormir, la famille rencontrée mendiait dans les
principales artères de la ville, bondées en période de fête: Opéra, Répu,
Bastille. Si beaucoup de passants ne les regardaient pas, certains riverains
s'arrêtaient pour leur parler, leur offrir un peu à manger. Et certains
s'inquiétaient de leur situation et essayaient de contacter les associations. Là tu

vois lacob avec son tout petit accordéon en bandoulière c'est rigolo, une graine
de musicien... lci c'est le quartier de la Bastille. Janvier 2019. Des curva proasta
des ramo miche des pédale plein les trottoirs. La famille Covaci s'est éloignée
du lieu où elle faisait la manche, tout près du Monoprix, pour aller se reposer
dans une des cabines téléphoniques du boulevard Richard Lenoir. Tu reconnais
lacob avec son petit sweat à capuche de petit gars de Paris et ses cheveux très
bruns. Je les ai suivis de partout c'était mon devoir d'être tout près d'eux.
C'était ma mission en quelque sorte pour << dire » au grand jour leurs pauvres
existences à la dérive comme autant de grains de poussières dans l'Histoire du
monde. lci c'est le quartier de la Bastille en décembre 2018. Des boschet des
rhnouna des résidus de partouze plein les trottoirs. La cabine téléphonique
située au début du boulevard Richard Lenoir était toujours occupée par notre
famille. Quelques mètres plus loin, d'autres faisaient la manche, espérant un
peu de charité en période de Noël. Regarde bien. lacob est là avec sa vieille
casquette du PSG. Que je l'aime cet enfant ! Que je l'aime ! Je pense que si un
jour on venait à l'attaquer en Roumanie, j'accourrai là-bas d'un pas décidé, au
Pays des Barbus et je mettrai mon corps en opposition, quitte à me faire
tabasser à sa place. Non vraiment, il n'y a pas moyen qu'on lui fasse du mal.
Certes je demeure une femme mais la brutalité des vautours ne me fait pas
peur... Tiens tiens, regarde : ici c'est encore le quartier de la Bastille en
décembre 2018. Des futa-te becu des sir thawa des suce boules plein les
trottoirs. Les abords des grands magasins d'alimentation étaient souvent
privilégiés. Ici la famille s'est vue offrir de quoi manger pour la journée. Vois le
petit: il dévore un paquet de biscuit et pour cause ! Il n'avait plus l'habitude...
Si tu avais vu ses dents, tu aurais pris peur: toutes pourries comme un vieux
fumeur invétéré. Ça me faisait mal au cœur; j'avais beaucoup de peine et de
compassion pour lacob. Yohann, je peux te dire maintenant que je faisais la
manche avec eux. Delia m'avait prêtée un vieux châle et une robe en lambeaux,
certes bien bariolée mais complètement délavée. Bien évidemment je ne
<< parlais » aux passants que par des gestes par peur qu'ils me reconnaissent et
puis je donnais à la famille tout l'argent que je récupérais. Oui j'ai
véritablement fait les quatre cents coups avec eux entre Opéra, Répu et
Bastille. Voici une photo que j'aime beaucoup. C'est le quartier de l'Opéra en
décembre 2018. Des fututa des tahen des tronche de cake plein les trottoirs. Ce
quartier, avec ses grands magasins, était aussi un endroit privilégié des Rroms.

La nuit, ils se rassemblaient avec leurs bagages, devant l'entrée du centre
commercial Citadium. Dans la journée, on ne trouvait aucune trace de ce
campement nocturne, leurs affaires étaient entreposées dans une cave.
Regarde lacob dans la nuit noire. !! n'est pas fatigué. Alors que tous les enfants
de France et de Navarre étaient bordés dans leurs lits douillets, lui faisait
encore et toujours la manche avec son petit compagnon très fidèle : son petit
accordéon. Presque un jouet, il était rafistolé de partout et le son était un peu
nai'f, comme sorti d'un livre de littérature de jeunesse sur la vie des Rroms dans
notre cher pays. Là c'est Porte de Vanves, février 2019. Des boule des labbe/<
khanez des tantouze plein les trottoirs. Sur le perron de l'église Notre-Dame de
Rosaire, Delia et Trepiçut et bien sûr lacob Covaci. Caddies, valises à roulettes,
couvertures, cartons, une veste de costume dans un emballage de pressing,
toutes leurs affaires étaient là. Ils n'avaient qu'un souhait: retourner en
Roumanie le plus vite possible. Vois lacob: il pleurait comme une madeleine
passée. |V|oi aussi j'avais les larmes aux yeux en les photographiant. Comment
continuer sans lui, sans eux ? A présent leurs absences me parvenaient
violemment au cœur comme des flèches; le sang coulait et je ne pouvais
oublier lacob même si << XXI » allait encore me demander forcément d'autres
reportages et d'autres images. Je ne savais plus quoi faire. J'avais mal de n'être
qu'une gadji. Une autre image de la Porte de Vanves en février 2019. Des ma
cac pe tine des tqawed des tapette plein les trottoirs. Ce matin-là, il faisait
moins un degré. Trepiçut avais mis une chapka sur son bonnet. Avec Delia ils
venaient de boire un café qu'un voisin leur avait gentiment apporté. Bien
évidemment, j'ai eu le droit moi aussi au breuvage matinal. De leur côté, ils
connaissaient la plupart des passants et ne cessaient de remercier et sourire.
Mais ils avaient l'air perdu. lacob avait froid. Je tentais de le réchauffer même si
la température négative me mordait aussi de partout. Ça c'est l'avant-dernière
photo à Porte de Vanves en février 2019. Des te fut in gara des anarane des
batard plein les trottoirs. On voit Delia qui fouille son sac pour trouver les
médicaments dont elle a besoin afin de soulager des douleurs aux jambes. Elle
ne les a pas trouvés et s'est rassise sur un siège pliant en contrebas des
marches. Delia et Trepiçut se repassaient un bout de mégot de Gitane brune
sans filtre tant Seita s'est apparemment toujours engagée par la fumée à
soutenir au regard de la population française plutôt xénophobe la transmission
par des parents rroms à des enfants rroms du plus pur rromanès***** et puis

aussi à encourager tout le peuple français à faire comme certains vieux
minoritaires de chez nous et puis aussi à légitimer la fascination unipolaire
(juste !) de quelques vieux fumeurs d'aujourd'hui pour ceux que l'on
nommaient naguère << Egyptiens >>, à légitimiser l'Attirance de quelques
vieillards isolés pour ces populations, ces anciens Gaulois qui ont refusé
refusent et refuseront catégoriquement, du moins, jusqu'au cancer, tout
penchant pour l'extrême droite et toute forme de fascisme. Le paquet, ils
l'avaient eu au black. Delia n'avait pas de gant et, pour protéger ses mains du
froid, elle les glissait dans ses manches. Ils avaient déjà bénéficié de l'aide au
retour et ne pouvaient prétendre à une nouvelle aide. Ils étaient coincés en
France. Regarde bien lacob. !! savait, lui, que le retour était imminent
(télépathie ?) et il me prenait dans ses bras comme s'il était le fils que je n'aurai
jamais. Je pleurais à verse dans ses bras, ne sachant que dire. Dans ma robe
toute bariolée, je l'attirais jusque dans mon giron en signe d'affection totale. Je
fouillais aussi mes poches, ne trouvait rien dedans. Je me suis rendue alors à
mon domicile, rue Rochechouart. Les voisins ne comprenaient pas et me
lorgnaient d'un air louche en me disant que mardi gras n'était pas encore
arrivé, que le carnaval était remis pour plus tard. J'ai pénétré dans mon
appartement, ouvert tous les tiroirs, et suis tombée finalement sur de l'argent
liquide. D'une main décidée, j'ai empoigné tous les billets qui me restaient puis
je suis retournée par le métropolitain à Porte de Vanves. Les gens rigolaient à
l'intérieur de la rame: ils voyaient très bien que je n'étais pas une Rrom. Une
bande de Maghrébins m'a interpelée, m'a insultée de la tête aux pieds et j'ai
fait mine de ne pas être concernée. A l'autre bout dela rame, des skineads me
dévisageaient puis, m'ont menacée d'un couteau sur la ligne 13. Finalement, je
suis arrivée sans trop d'ennuis à l'arrêt Porte de Vanves et j'ai couru à perdre
haleine jusqu'à l'église. Je les avais tous semés. J'ai retrouvé lacob et ses
parents. Mes poches étaient remplies de fric et la famille l'a vu de suite. lacob a
accouru et m'a remerciée chaleureusement. Pourtant tout petit, il avait
compris. Les deux adultes ont pris un sourire auréolé malgré les guenilles. Ce
jour-là, j'avais décidé de financer leur retour au pays même si je savais que
j'allais en souffrir énormément... Voici la dernière photo Yohann. Aéroport
Roissy-Charles-de-Gaulle 18 ma rs 2019. Des rupas-si dumnezeu pula in tine des
ateye des bassine a foutre plein les escalators. Delia, une des nombreuses
passagères du vol pour la Roumanie m'a dit: << Regarde ces bagages, ils sont

pleins de toute la poubelle que l’on peut trouver dans les rues de Paris. On la
ramène chez nous. » lacob larmoyait derrière elle, offrant son cœur serré
d'enfant à ma tristesse immense. J'ai retenu mes larmes tout en baisant son
front impeccable : << Partez, partez, donnez l’argent aux vôtres afin qu’une féte
célébrant les retrouvailles puisse naître le plus magiquement possible.
Choisissez la meilleure prune, les meilleurs mets de votre pays. J’espère que
vous danserez tous autour d’un feu ardent. J’espère aussi que les charrettes et
les roulottes rouleront le mieux possible en vue de ces réjouissances
accompagnées en musiques éternelles ô Nicolae Gutä si Nicoleta
(éventuellement) ô Sandu Ciorbä 6 Mr Juve ô Denisa ô Florin Salam ô Copilul De
Aur ô Dani Mocanu ô Susanu... » J'ai pris lacob à part et lui ai dit d'une voix
tremblante : << Eu ti-a plàcut, sà stii. Fie ca Dumnezeu sà và pàstrati în pace. Du-
te, nu te uràsc. ******»

*: << Y'a pas d'âge pour qu'on s'aime... >> en roumain.

** : << Parait qu’ils sont partout/ Méme sous les arcades/ Leurs sombres
barricades/Percent la nuit de trous » extrait en roumain de la chanson
<< Y'a pas d'âge » de Leny Escudero, le Gitan.

*** :jacob est le père de Rébecca dans la Bible...

**** = Les insultes sont respectivement en roumain, en arabe et... en
français. Je vous épargne les traductions...

***** = La culture etles traditions des Rroma ne sont pas écrites.
Néanmoins, malgré les tentatives d'assimilation souvent féroces, la
culture des Rroma est restée remarquablement unifiée et consistante.
Les traditions des Rroma jouent un rôle important dans l'identité
culturelle des Rroma et dans la vie de tous les jours.

Les traditions, appelées rromano zakono pour les Rroma habitant dans
des pays slaves, rromano sakasi chez les Lovara, rromano adeti dans les
Balkans, sont transmises de parents à enfants et aux petits-enfants et
créent ce que les Rroma nomment rromanimos ou rromanipen, l'identité
des Rroma.

Ces traditions sont essentiellement vécues au sein de la famille. Les
Rroma n'ontjamais eu un pays, ni un royaume ni une république, et
n'ont donc jamais eu une structure administrative au sein de leur

communauté. Il n'y a jamais eu de structure qui fasse respecter les lois,
celles-ci étant respectées par consensus.

Les traditions couvrent tous les aspects dela vie, dela naissance à la
mort, les conflits au sein dela communauté, l'hygiène, etc. On peut les
diviser de façon plus ou moins arbitraire en religion et croyances;
propreté rituelle ; traditions familiales, couvrant tous les aspects dela vie
; résolution des conflits sous la forme de tribunaux traditionnels ou kris;
le poids des mots, respecter sa parole mais aussi la force etla
signification de ceux-ci.

******= << Je t'aimais bien, tu sais. Je ne t'oublierai jamais. Que Dieu te
garde en paix. Va, je ne te hais point.» en roumain.

Yohann GARDON, juin 2015, Brignais, atelier << Autobiographie/ écriture
de soi >>.

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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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