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Poèmes confirmés : Amusement
Publié par Loriane le 11-10-2012 10:40:00 ( 1397 lectures ) Articles du même auteur
Poèmes confirmés



Quand s'entend le chant lent du vent qui dans les champs blancs s'étend, soulevant doucement l'onde d'argent de l'étang puis fuyant, musant et soufflant, vois ce souffle tournoyant en régent de talent s'en allant en s'amusant .
Regarde ce bel amant, ce sultan soufflé de Ceylan, des Balkans ou d'Assouan, venu des cimes des banyans des océans d'orient. Entend ce vent il te saoule, sur toi descends, se glissant suave et lent comme un onguent sur tes flancs tremblants.
C'est l'indolent vent lent qui va léans volant
Sur terre tous habitants partageant le même vent, cette mousson du temps d'avant, survol l'océan, s'enfle sous le cèdre au Liban, s'enfume des essences d'encens, pour maintenant en ce moment présent, devenir charmant chouan, en ce lieu du sol Franc, ce souffle du temps à l'effet glaçant.
Vois le, cet opulent courant chuintant sous le ciel rougeoyant, sifflant des serments ardents, il est puissant olifant long serpent s'enroulant sous les bancs, dans les feuilles safran de l'arpent couvert de sarments des ceps en rang.
Il s'en va fendant et crissant, dans son élan s'envole se fait chaland porteur d'engoulevents pour chahuter l'écran verdoyant, le pan de mur de feuilles ocre et sang.
Lentement, il attend, soufflant il entre sous le chaume en chassant les cancans souvent désolants, des compères paysans, enfants méchants d'antan devenus brigands violents chuchotant sous le battant, comme chat-huants, simples ignorants se croyant titans.
Il siffle souvent céans, l'insolent vent volant lent.
Que j'aime ce vent fervent, qui, bon an, mal an, va chantant avec talent son bruyant roman, il module ses roucoulements, aux faisans dans l'origan, au faible faon qui boit au torrent, puis de temps en temps se gonflant en souffle époustouflant il emporte l'ardent et noir grand milan ce royal occitan, puis perdant son allant, il cesse ses airs insolents, s'éteint et serein il redevient clément, s'en va, musardant, ou chahutant les branchages de charmilles, et les charmes chancelants, il va son chemin suivant le mitan, errant, il est caresse ou grondant, souffletant, mouillant griffant et giflant, s'effilochant, ancien vent dément, il est devenu à présent finalement, au gré des ans, mon joli vent d'autan.
Sans faux-semblant il me séduit l'innocent vent volant lent.

Loriane Lydia Maleville

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Les commentaires appartiennent à leurs auteurs. Nous ne sommes pas responsables de leur contenu.
Auteur Commentaire en débat
dumont011
Posté le: 11-10-2012 12:25  Mis à jour: 11-10-2012 12:25
Plume d'Or
Inscrit le: 10-02-2012
De: tunisie
Contributions: 308
 Re: Amusement
belle escapade et beau itinéraire long, à rythme lent.
malhaire
Posté le: 11-10-2012 19:54  Mis à jour: 11-10-2012 19:54
Plume d'Or
Inscrit le: 20-05-2012
De:
Contributions: 345
 Re: Amusement
C'est tellement beau. J'en suis soufflé.
Loriane
Posté le: 13-10-2012 11:48  Mis à jour: 13-10-2012 11:48
Administrateur
Inscrit le: 14-12-2011
De: Montpellier
Contributions: 9505
 Re: Amusement
Ça souffle hein ? hi hi hi hi hi
Vive le vent, vive le vent vive le vent d'autan ...
emma
Posté le: 14-10-2012 11:38  Mis à jour: 14-10-2012 11:38
Modérateur
Inscrit le: 02-02-2012
De: Paris
Contributions: 1494
 Re: Amusement
J'aime beaucoup cette amusement, les choses viennent naturellement et le jeu de sonorité donne une certaine lenteur sensuelle et reposante au texte.

passage préféré :

"Regarde ce bel amant, ce sultan soufflé de Ceylan, des Balkans ou d'Assouan, venu des cimes des banyans des océans d'orient. Entend ce vent il te saoule, sur toi descends, se glissant suave et lent comme un onguent sur tes flancs tremblants."
Mes préférences



Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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