Débarqué
Le corps abandonné sur le sol, Armé de ses relents, son odeur, Il porte son oriflamme folle, Sa bannière étoilée de puanteur . Sur ses chemins d'abandons, Transfuge de l'espèce, Seule sa transe est sa maison, Renégat, accroc d'ivresse. Son empreinte, sans raison, Jamais n'ouvrit sa chrysalide, Paradoxal, captif de son cocon, Agite ses vertiges dans le vide. Et de sa chaire, nous domine, D'où son désordre se révolte Son tourment hurle sa pantomime, Tant nos vies hostiles le survolte. Son souffle bancal, s'évade; Sur l'ouvrage d'élégance, dans la cité, Sur le chemin des promenades, Squatter des lieux habités. Il profane, viole l'ordre, vil maître Flétri, décati , dépose son fiasco, Il ourdit, en proscrit, il maltraite, En rupture de son bosco. Navigue, secoué par sa tempête, Triste esquif sur les flots, Cahotant, naufragé, débranché, Illisible, il est péripétie, ou accroc, Sur les récifs de l'ostracisme abîmé, Esprit clos, fuit, va à vau -l'eau. Il bourlingue, loin, ailleurs, largué. Voyageur des limites extrêmes, En dissonance, sous les regards figés, Nous agonit de ses blasphèmes, Dénigré, indécent leurre de nous mêmes, Reflet, guillotiné par le schisme de la normalité.
Lydia Maleville
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