Un lundi et puis c’est tout…
A H.
Un lundi… A combien ? Qu’importe… L’heure s’il- vous- plaît ? Dix heures bancales et des poussières Le temps est rongé, coincé dans le rond… Ici c’est des brancards d’allongés Des brancards pour recroquevillés C’est des corbillards pour les vieux -les vrais- Des pas lents pour accompagner le temps Pas de pluie car tout est retenu par ici, Juste une enveloppe terne et grisâtre Celle qui peine à se mouvoir hors de tes paupières, A se mettre hors d’elle- même, A dessiner une nue où poser mon cul de Bienheureux Alors je dessine, écris, sculpte ma vie brute, écorchée, entachée Et je lève un doigt et un verre à la santé des enfers… Je suis là dans la mouvance des sables, parmi l’inertie, les ongles aiguisés dans ma peau et les tournevis dans mes strabismes… Je fais la yeuse dépouillée en plein « printemps » (ou bien l’étoile éteinte dans la chaleur de ta chevelure, fol comme un soul, électrique comme le labeur d’un cœur pour rattraper une heure de contemplation en moins, consolatrice comme une Vierge à l’enfant médiévale, byzantine. Je vois aussi de grands yeux noirs tièdes… Et qui m’enrobent Et où se mirent les parfums subtils et majestueux du Maghreb en fête, Les voix douloureuses du regretté Hasni juste sous le buste immortel de la Diva défunte…
Je suis ta voix à l’archer en écoutant les plaintes du vent passer entre tes cordes et louer haut et fort tes hanches de violon…
Clinique de Vaugneray, (lundi !) 31 mars 2009.
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