Vont lentement sur les chemins de hallage Les promeneurs volages, rires et babillages Ce dimanche gai en voilette et crinoline, Frétillent Frous-frous, canotiers et capelines Sous les feuillages sauvages content fleurette Et roucoulent, des coquins et des coquettes Le treillage fleuri devient camouflage Sous le vert complice est le batifolage. Au doux soleil, les cœurs heureux papillonnent Sous la ramure ils flirtent, les amours bourgeonnent.
Là , mais pourtant ailleurs, le chevalet ouvert La rétine impressionnée, lecteur de Flaubert, Le peintre discret seul, sous sa blouse sans âge L'artiste de ses couleurs fait l'assemblage; Il croque formes et vies, il capte la beauté Il crée points par points, il crée sa postérité. Pour notre bonheur, et sourd au persiflage Il sait son art sage, et non enfantillage. Il peint l'âme de l'eau, et de l'herbe et des corps... Il peint le frisson, l'émoi d'une poésie d'or. Si, de trop près la toile n'est que brouillage Elle s'offre à nous, de loin, miracle et mirage. L'art est dans le regardÂ
Loriane Lydia Maleville
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