D'après des vers de Th. Gautier
A deux, nous étions là , assis sur ce long banc, Parlant de tout et rien, mais avant tout de rien, Riant chacun de l’autre et de ses mots charmants, Savourant le présent en bons épicuriens.
Le grand astre dorée et son embrasement Brunissaient la rosée de tes joues, ces beautés ; Le temps passait ainsi, avec empressement, Sans nous laisser le temps de le voir s’échapper.
Je vis la double mèche aux reflets de carmin Qui pendait aux côtés de tes boucles d’argent ; Un double accroche-cœur se frayait un chemin Au travers de tes mains, de tes doigts négligeant.
Elles s’arrondissaient, ces deux charmantes roues, Au niveau de tes yeux, ces orbes magnifiques, Faisant ainsi écho aux rousseurs de tes joues, A leurs douce fraicheur, à leur charmes tragiques.
J’adore ces rondeurs dont le pourpre m’évoque Les voiles de splendeur de l’Orient éloigné Transportés par les nefs, à l’abris, sous la coque, Vers la ville sacrée, maîtresse des marées.
Et pourtant, Un doute persistant Seule source de toute de douleur : Pourquoi en as-tu deux quoique je n’ai qu’un cœur ?
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